Québec devra encore attendre avant d’avoir une équipe professionnelle

Mylène Richard
En raison du succès que connaît la Ligue professionnelle de hockey féminin, la Ville de Québec avait manifesté son intérêt d’accueillir une équipe d’expansion, mais ce sera pour une prochaine fois, puisque Vancouver a été l’heureuse élue mercredi.
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La LPHF a confirmé qu’elle s’établirait sur la côte ouest, portant son nombre d’équipes à sept en vue de sa troisième saison d’existence sous la gouverne du Groupe Walter, propriétaire unique du circuit.
«C’est la première étape d’un long processus qui s’échelonnera sur plusieurs années. Si une ville n’a pas de club, ça ne veut pas dire qu’elle n’en aura pas lors des prochaines vagues d’expansion», a voulu rassurer la vice-présidente aux opérations commerciales de la LPHF, Amy Scheer.
Cette dernière, qui avait rencontré le maire de Québec, Bruno Marchand, lors du passage des hockeyeuses au Centre Vidéotron cet hiver, avait déjà affirmé avoir reçu des lettres d’intérêt de 25 municipalités.
La Vieille Capitale, qui avait officiellement déposé sa candidature, n’était donc pas seule dans la course. Mais Scheer n’a pas souhaité mentionner les finalistes, laissant toutefois la porte ouverte.
«Nous espérons ajouter une huitième équipe avant notre troisième campagne, a-t-elle dit. Mais présentement, nous ne sommes pas en mesure de confirmer où elle sera ni quand elle sera annoncée.»

Seattle dans la mire
Les rumeurs pointent en direction de Seattle. Surtout depuis que la LPHF a vendu lundi la mèche par accident sur son site web.
Comme l’ont remarqué plusieurs médias, dont le vancouverisawesome.com, dans la section boutique, on pouvait lire cette mention: «Expansion de la LPHF à Vancouver. Joignez-vous à l’enthousiasme et procurez-vous les produits de la nouvelle équipe!»
Les mêmes indications étaient visibles pour Seattle. Tout avait disparu quelques heures plus tard.
Le vert semble avoir été la couleur choisie pour l’équipe de l’État de Washington, tandis que le bleu «pacifique» domine le logo de Vancouver.
La rivalité entre les deux villes devrait être instantanée, car elles ne sont qu’à trois heures de route.

Dans le coup
La LPHF aurait informé Québec qu’elle était encore dans le coup il y a un mois.
«Je suis extrêmement fier de la salle comble qu’on a eue en janvier. C’était magique de voir à quel point les gens de Québec appuyaient le hockey féminin. On a senti qu’il s’était passé quelque chose», a rappelé Martin Tremblay, le chef de l’exploitation du groupe Sports et divertissement de Québecor, gestionnaire du Centre Vidéotron.
«On a reçu une grande considération des dirigeants de la ligue. On a eu plein de bonnes discussions avec eux», a-t-il poursuivi lorsque Le Journal l’a rencontré à un événement de boxe.

Très populaires
Les matchs disputés en terrain neutre ont été très populaires lors des deux premières saisons de la LPHF. La rencontre opposant la Victoire de Montréal à la Charge d’Ottawa, le 19 janvier, avait attiré plus de 18 000 spectateurs au Centre Vidéotron.
Le duel disputé à Vancouver a également eu la cote. Le 8 janvier, la Victoire avait battu devant plus de 19 000 amateurs les Sceptres de Toronto au Rogers Arena, domicile des Canucks.
«L’engagement social durant notre semaine [à Vancouver] a été le plus impressionnant qu’on ait vu lors des neuf arrêts de notre tournée [2025]», a soutenu Scheer.
– Avec la collaboration de Stéphane Cadorette et de Kevin Dubé

Plusieurs questions sans réponses
La LPHF a encore beaucoup de pain sur la planche: trouver un nom, un directeur général et des entraîneurs pour la nouvelle équipe de Vancouver, établir les règles pour le repêchage d’expansion ainsi que celles pour l’encan du 24 juin.
Avec un ou deux clubs supplémentaires, le circuit prévoit demeurer à 30 matchs par formation, mais rien n’a été confirmé. Pas plus que le nombre de pauses pour les rendez-vous internationaux, ne sachant pas si la Série de la rivalité entre le Canada et les États-Unis reviendra.
Peu importe, pour Isabelle Leclaire, entraîneuse-chef des Carabins de l’Université de Montréal, la LPHF aura pu «poser d’autres gestes avant d’y aller avec une expansion».
Elle aura notamment voulu qu’on augmente le nombre de contrats réguliers par organisation. Actuellement, chaque club peut avoir 23 joueuses et trois réservistes.
«J’aimerais aussi voir la création d’une ligue alternative, comparable à la Ligue américaine, mais pour le hockey féminin. Ça nous manque. Ce n’est pas tout le monde qui veut aller jouer en Suède», a ajouté l’analyste à la télévision, consciente que l’argent est un enjeu.

Rien contre Québec
Mais, s’il fallait absolument y aller avec une expansion, Leclaire approuve le choix de Vancouver et possiblement de Seattle.
«Même si je suis convaincue que Québec serait un marché incroyable, ça fait du sens de se tourner vers l’ouest, afin que la LPHF ne soit pas considérée uniquement comme une ligue de l’est de l’Amérique du Nord», a-t-elle commenté.

Souvenirs des JO
La formation de Vancouver évoluera au Pacific Coliseum, l’ancienne maison des Canucks, qui peut accueillir plus de 16 000 amateurs.
C’est là que la patineuse artistique Joannie Rochette avait décroché une médaille de bronze aux Jeux olympiques de 2010 et que Charles Hamelin et Marianne St-Gelais avaient brillé en courte piste.
– Avec la collaboration de Richard Boutin
