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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Québec demande un BAPE à Northvolt, qui accueille bien la nouvelle

Rendu 3D de l'usine québécoise Northvolt Six
Rendu 3D de l'usine québécoise Northvolt Six Photo fournie par Northvolt
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2023-11-10T13:26:12Z
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Northvolt, dans laquelle Québec a injecté 1,37 milliard de dollars d’aides publiques de toutes sortes, se verra imposer un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour une partie de son projet de méga-usine lié au recyclage des batteries, mais dit bien accueillir la nouvelle.

«En arrivant au Québec, nous nous sommes engagés à respecter toutes les lois environnementales et à suivre les processus prévus dans la réglementation», a indiqué Paolo Cerruti, cofondateur de Northvolt et PDG de Northvolt Amérique du Nord, par communiqué. 

«La démarche du BAPE permettra aux citoyens d’obtenir toutes les informations nécessaires pour bien comprendre nos procédés de recyclage de batteries », a-t-il ajouté.

L’information, d’abord éventée par Radio-Canada vendredi matin, a déjà fait réagir la firme qui aura le projet phare de la filière batterie du gouvernement Legault.

À la mi-septembre, Le Journal avait révélé que Québec mettrait 1,37 milliard de dollars d'aides publiques de toutes natures dans le projet de Northvolt

Au début du mois, l’investisseur immobilier Luc Poirier avait réussi un coup de maître en vendant un terrain payé 20M$, en 2015, plus de 240M$ à Northvolt, qui l'achète avec un prêt remboursable de Québec.

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Recyclage des batteries

Dans sa sortie vendredi matin, Northvolt a assuré qu’elle allait bien récupérer les batteries usagées et les rejets de production.

«Le procédé de recyclage comprend quatre étapes: la décharge électrique de la batterie, le démantèlement des pièces, le concassage et le triage et l’hydrométallurgie, un procédé qui permet de récupérer les matières premières», a expliqué l’entreprise.

«Northvolt a pris l’engagement, de manière volontaire, de colliger les données accessibles quant aux éléments ayant suscité le plus d’intérêt lorsqu’elle a rencontré les citoyens de la Vallée-du-Richelieu. Les résultats de ces expertises seront rendus publics», a-t-elle mentionné.

Pour le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Benoit Charette, il faut laisser le BAPE faire son travail.

«Les analyses rigoureuses du ministère démontrent que l’usine de recyclage Revolt, de Northvolt, est assujettie à un BAPE. Comme à l’habitude, nous laisserons celui-ci faire les communications lorsqu’il sera saisi d’un mandat officiel», a-t-il déclaré

«D’ici là, plusieurs autres étapes restent à franchir et il n’en demeure pas moins que l’ensemble des projets de l’entreprise devront se soumettre à toutes les exigences requises en matière de protection de l’environnement», a-t-il ajouté.

Pluie de critiques

En journée, la responsable de Québec solidaire en environnement, Alejandra Zaga Mendez, a réagi à l’annonce de la tenue d’un BAPE pour l’une des phases.

«En changeant le règlement sur le BAPE sur mesure pour que Northvolt y échappe, le gouvernement a oublié un petit détail : le recyclage des batteries. Le ministre Charette est donc forcé de déclencher un BAPE pour cet aspect du projet, mais il continue de refuser de le faire pour l’ensemble du projet», a-t-elle déploré. 

«C’est complètement ridicule. Le plus gros projet industriel de l’histoire récente du Québec va avoir le plus petit BAPE possible, ça démontre le peu d’importance que ce gouvernement accorde à la protection de l’environnement», a-t-elle poursuivi.

«Il faut impérativement un BAPE sur l’entièreté du projet, surtout pour une nouvelle industrie comme la filière batterie», a déploré à son tour Désirée McGraw, porte-parole libérale en matière de climat et d’environnement.

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