Québec attribuera un bloc d’électricité à une grosse mine d’or

Le premier ministre François Legault annoncera vendredi l’attribution d’un bloc d’électricité à la mine d’or Canadian Malartic, lors d’une première visite en Abitibi-Témiscamingue en tant que ministre responsable de la région.

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Cela fait plusieurs mois que M. Legault affirme qu’il souhaite mettre le pied sur l’accélérateur pour les projets miniers afin que le Québec puisse exploiter plus rapidement ses minéraux critiques et stratégiques.

C’est dans cet esprit qu’un bloc d’électricité serait accordé à la Canadian Malartic. Bien que l’or qu’elle produit ne fasse pas partie, à proprement parler, des minéraux critiques et stratégiques, cette mine en récupère et en revalorise certains.

Selon nos informations, la mine demandait au gouvernement un bloc d’énergie de 25 MW afin de «pérenniser ses activités». Le Journal n’a pas été en mesure de confirmer quelle quantité d’énergie lui sera en effet accordée.

À noter que M. Legault rendra également visite à une autre mine vendredi, Dumont Nickel, à Amos. Dumont Nickel réclame depuis longtemps un bloc d'électricité pour permettre à son projet d'aller de l'avant.  

«Abomination environnementale»

Exploitée depuis trois ans par le géant minier Agnico Eagle, le deuxième plus gros producteur d’or au monde, la Canadian Malartic est la plus grande mine d’or à ciel ouvert au Canada. Son installation en 2009 avait d’ailleurs nécessité le déplacement de centaines de maisons.

L’idée d’accorder un bloc d’énergie à cette mine paraît surprenante aux yeux de l’avocat Rodrigue Turgeon, de la Coalition Québec meilleure mine. «C’est sans compter que la Canadian Malartic est une abomination environnementale», ajoute-t-il. «L’extraction de l’or, c’est un fléau. Pour chaque tonne d’or, ils produisent un million de tonnes de déchets miniers qui sont entreposés à perpétuité!»

«Si c’est à ça que sert l’énergie propre du Québec, on ne peut plus dire que c’est de l’énergie propre», lâche M. Turgeon.

Il y a quelques années, Le Journal rapportait que de 2012 à 2022, cette mine a payé 873 000$ en amende, pour 33 infractions. Le bruit, la poussière, les nuages de gaz toxiques et de dynamitage mal contrôlés comptaient parmi les problèmes les plus fréquents. À l’époque, c’est la Corporation minière Osisko qui gérait la mine.

Visite

Par ailleurs, l’annonce de vendredi se fera dans le cadre d’une première visite de François Legault en Abitibi-Témiscamingue depuis qu’il s’est attribué le titre de ministre responsable de la région lors du remaniement ministériel, la semaine dernière. 

La dernière visite de M. Legault dans la région remonte à l’été 2023, lors des importants feux de forêt.

Pour l’occasion, il sera accompagné de Jean-François Simard, le nouveau ministre des Ressources naturelles et des Forêts, et des deux députés caquistes de la région, Daniel Bernard et Suzanne Blais.

Depuis 2022, l’Abitibi-Témiscamingue a été représentée par deux ministres, Mathieu Lacombe, élu en Outaouais, et Jean Boulet, élu en Mauricie.