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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Compressions en éducation: le ministre Bernard
Drainville recule et ajoute 540M$ dans les services aux élèves

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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2025-07-16T14:58:57Z
2025-07-17T00:58:38Z
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Sous pression, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, fait volte-face en annulant ses «coupes draconiennes» annoncées le mois dernier et réinjecte 540 millions$ destinés spécifiquement aux services aux élèves. Il met toutefois en garde les directions d’école: ce n’est pas un bar ouvert.

«Tous les centres de services scolaires voient leur budget augmenter», a écrit le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, dans une déclaration relayée mercredi en fin d’avant-midi.

Il y a un mois, le gouvernement Legault avait ordonné des restrictions budgétaires de 510 millions$ aux centres de services scolaires (CSS).

Depuis, Québec était sous le feu des critiques. Les directions d’école étaient en colère. Une pétition sur le site de l’Assemblée nationale réclamant l’annulation de ces compressions cumulait plus de 158 000 signatures.

L’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES) qualifiait ces compressions de «draconiennes» et réclamait un recul du ministre.

«Le dernier mois nous a permis de consulter les organismes scolaires et d’être à l’écoute du terrain», a déclaré Bernard Drainville. «On a entendu les préoccupations et les besoins.»

À la suite de ces consultations, le ministre s’est adapté.

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Les restrictions auraient entraîné moins d’éducatrices spécialisées, d’enseignants-ressources, de professionnels, d’activités culturelles et sportives, de tutorat et même des classes fermées à la rentrée.

La présidente de l’AMDES, Kathleen Legault, déplorait que les premières victimes soient «les familles en situation de vulnérabilité» et «les enfants à besoins particuliers».

Services aux élèves

De plus, le premier ministre François Legault n’acceptait pas que les élèves écopent de ces restrictions.

De l’argent devait être réinjecté pour maintenir les services à la rentrée.

«Des 540 millions annoncés aujourd’hui, 425 millions sont versés dans une enveloppe dédiée. Pour y avoir droit, chaque CSS devra démontrer qu’il a fait des efforts pour diminuer ses dépenses administratives, en plus de s’engager à ce que l’argent ne serve qu’aux services aux élèves», signale Drainville, assurant qu’il ne s’agit pas «d’un bar ouvert».

En coulisse, Québec maintient qu’il ne s’agit pas d’un recul. Les centres de services scolaires doivent faire des efforts administratifs pour réduire la bureaucratie.

Des choix devront être faits. Déjà, certains centres auraient démontré leur capacité de faire des choix administratifs.

«Des redditions de comptes seront exigées», a indiqué Bernard Drainville.

«Le nombre maximal d’employés de certains CSS est revu à la hausse pour tenir compte de leur réalité particulière, notamment une augmentation du nombre d’élèves à scolariser sur leur territoire», a-t-il ajouté.

«Les Québécois s’attendent de leur gouvernement qu’il finance les services nécessaires à nos élèves, mais aussi qu’il gère l’argent des contribuables de façon responsable.»

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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«C’était une erreur»

Le député péquiste Pascal Bérubé, qui parraine la pétition contre les coupes, affirme que le ministre s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas garantir cet automne les services aux élèves en difficulté.

Ces coupes étaient une erreur, plaide-t-il, demandant aux citoyens de continuer à signer la pétition.

«Le gouvernement a pensé qu’il allait pouvoir, à la fin de la session parlementaire et de l’année scolaire, passer ça en douce durant l’été. C’est un grave manque de jugement.»

La libérale Madwa-Nika Cadet affirme avoir poussé un soupir de soulagement.

«C’était la décision à prendre», a déclaré la porte-parole en matière d’éducation pour l’opposition officielle.

«Des préoccupations demeurent. Pourquoi a-t-il fallu une mobilisation sans précédent pour que la CAQ agisse? Pourquoi avoir nié que les compressions toucheraient les services aux élèves?»

La cheffe parlementaire de Québec solidaire, Ruba Ghazal, soutient que le recul de Bernard Drainville sur les compressions en éducation «prouve que la mobilisation vaut le coup».

«Dommage que ça prenne une levée de boucliers pour que la CAQ comprenne que ses coupes sont une mauvaise décision qui pénalise les élèves les plus vulnérables», a-t-elle dit.

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