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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Québec 2022: la campagne la plus coûteuse de l'histoire saura-t-elle surprendre?

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Photo portrait de Marc-André Gagnon

Marc-André Gagnon

2022-08-20T04:00:00Z
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Avec cinq formations politiques sur la ligne de départ, l’élection québécoise de 2022, malgré sa courte durée, passera à l’histoire comme étant la plus coûteuse. Après des mois d’efforts et au terme d’un minutieux processus d’enquête visant à éviter les mauvaises surprises, les principaux partis en lice pour le scrutin du 3 octobre doivent redoubler d’ardeur pour compléter le recrutement de 125 candidats et candidates partout à travers le Québec.

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Même pour le parti au pouvoir, dont la plupart des 76 députés actuels se représentent à nouveau, « ce n’est pas une tâche facile », a témoigné en entrevue la directrice générale de la Coalition Avenir Québec, Brigitte Legault.

D’une campagne électorale à l’autre, la liste des questions auxquelles doivent répondre ceux qui souhaitent se présenter avec François Legault n’a fait que s’allonger.

Le « formulaire déclaratoire » des aspirants candidats couvre de nombreux aspects de leurs vies publique et privée, « des paradis fiscaux jusqu’au statut vaccinal », a raconté Mme Legault.

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Éviter les mauvaises surprises

Depuis le retrait d’un candidat dans Louis-Hébert, dans la foulée de révélations en matière de harcèlement au travail, lors d’une élection partielle en 2007, la CAQ a augmenté son niveau de vigilance face au passé de ses candidats. Que ce soit par rapport à des allégations, d’anciens conflits devant les tribunaux, des ententes hors cour, des conflits matrimoniaux, etc.

« Le seuil de tolérance est rendu faible », résume la DG caquiste.

« Ce n’est jamais rien de 100 % sûr, mais on essaie de diminuer les mauvaises surprises », a raconté de son côté le président du Parti Québécois, Jocelyn Caron. En date d’hier, le processus était complété dans 89 des 125 circonscriptions.

C’est huit de plus qu’au Parti libéral du Québec à pareille date. Dans ces deux derniers cas, il reste environ une quarantaine de candidatures à annoncer, à dix jours du début officiel de la campagne électorale. Jean-François Helms, organisateur en chef du parti dirigé par Dominique Anglade, reconnaît que le processus s’est avéré « un petit peu plus long » que lors des élections précédentes.

Il pointe du doigt un nouvel outil dont le PLQ s’est doté cette année, soit une page web dédiée au recrutement, qui à tout le moins, selon M. Helms, leur a permis d’attirer des candidats de profils variés.

« On a des gens de tous les milieux qui veulent se joindre à l’équipe libérale, des gens qui n’ont jamais voté libéral encore », a-t-il souligné.

Engouement chez QS

A contrario, la présidente de Québec solidaire, Alejandra Zaga Mendez, a souligné que l’engouement a été tel que son parti n’a pas eu besoin de lancer d’appel de candidatures. « On n’a jamais eu un recrutement aussi bon », a-t-elle raconté.

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« Notre parti a démontré sa crédibilité et sa cohérence. On est allé chercher des candidatures de tous les milieux, dont ceux qui sont moins associés à nous », a souligné Mme Zaga Mendez.

Dans plusieurs circonscriptions, les assemblées d’investiture se sont transformées en véritables courses. « C’est une mobilisation qui a commencé très tôt. [...] Pour nous, c’est vraiment bon signe », croit la présidente de QS. 

Un océan de publicités

Signe que les différents partis sont en mode campagne depuis un bon moment, les électeurs sont inondés, depuis quelques mois, de publicités à saveur électorale.

Après deux ans de pandémie au cours desquels le premier ministre François Legault a été surexposé dans les médias, la Coalition Avenir Québec a cru bon tourner sa caméra vers ses candidats, qui sont mis en vedette dans une série de vidéos sur le web et à la télévision. Mais ce sont surtout celles mettant en vedette une dame âgée, félicitant François Legault pour sa gestion de la pandémie qui ont retenu l’attention, en soulevant une certaine controverse. Les panneaux publicitaires aux abords des autoroutes ont aussi été placardés de publicités faisant valoir le bilan du parti au pouvoir.

La cheffe libérale Dominique Anglade, quant à elle, s’est prêtée au jeu d’une série de publicités diffusées depuis la mi-juin où on la voit apparaître – « ting ! » – telle une fée qui promet de régler bien des problèmes.

Le Parti Québécois s’est lancé pour sa part dans une campagne soulignant les échecs de la stratégie fédéraliste de la CAQ, pour mieux faire valoir l’indépendance.

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De son côté, Éric Duhaime a multiplié les publications sur le web comme celles où on l’aperçoit tantôt sauter en parachute avec Guillaume Lemay-Thivierge, tantôt s’entraîner avec l’ex-champion d’arts martiaux mixtes Georges Saint-Pierre.

Québec solidaire a préféré se concentrer sur le terrain en multipliant les sorties médiatiques au cours de l’été. 

Des engagements déjà liquidés

Contrairement aux campagnes électorales précédentes, où chaque journée devenait l’occasion de dévoiler un nouvel engagement, cette fois-ci, plusieurs partis ont commencé à liquider leurs promesses bien avant le déclenchement de la campagne électorale.

Les chefs devront donc redoubler d’imagination pour attirer l’attention lorsque les caravanes commenceront à sillonner les régions du Québec.

La cheffe libérale Dominique Anglade a été la première à dévoiler la plateforme électorale de son parti, lors d’un conseil national qui a eu lieu avant le début de l’été, à la mi-juin.

Quelques jours plus tard, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon présentait son « plan santé », avec une dizaine d’engagements totalisant 7 milliards $.

Québec solidaire et la Coalition Avenir Québec ont aussi annoncé différents engagements tout au cours de l’été.

À la mi-août, le Parti conservateur d’Éric Duhaime a dévoilé sa plateforme électorale, en faisant toutefois abstraction de grands enjeux tels que l’immigration, la laïcité et la défense de la langue française. 

Les élections en chiffres

910 palettes de matériel
(urnes, isoloirs et matériel informatique) 

115 millions $
Les plus chères de l’histoire du Québec, notamment en raison de la COVID-19 et de l’inflation, soit 21 millions $ de plus qu’en 2018 

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6 169 772
Nombre d’électeurs inscrits aux dernières élections générales 

Historique du taux de participation aux élections générales : 

2018 : 66,45 %
2014 : 71,44 %
2012 : 74,60 %
2008 : 57,43 %
2007 : 71,23 %
2003 : 70,42 %
1998 : 78,32 %
1994 : 81,58 %

Source: DGE 

Dates à retenir

Jour de l’élection
3 octobre 2022*

Déclenchement officiel*
Dimanche 28 ou lundi 29 août

Vote par anticipation
Dimanche 25 et lundi 26 septembre, de 9 h 30 à 20 h
Les électrices et électeurs qui ne peuvent pas voter lors du vote par anticipation ou le jour du scrutin pourront voter au bureau du directeur de scrutin les 23 et 24 septembre ainsi que du 27 au 29 septembre. 

Période de révision de la liste électorale
du 12 au 29 septembre 

Date limite pour l’inscription au vote hors Québec
14 septembre

* À moins que le premier ministre demande au lieutenant-gouverneur de dissoudre l’Assemblée nationale plus tôt que prévu afin de tenir des élections anticipées.

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