Voici 9 questions déterminantes pour comprendre ce que pourrait nous réserver la prochaine saison du Canadien

Même si sa formation a surpassé ses attentes en se faufilant jusqu'en séries éliminatoires, Kent Hughes n’est pas resté les bras croisés. Au cours de l’été, le directeur général du Canadien a poursuivi sa reconstruction en ajoutant à son noyau d’autres jeunes joueurs âgés dans la première moitié de la vingtaine.

La saison qui s’amorce le 8 octobre, à Toronto, devrait être excitante dès le départ. Ce qui ne nous empêche pas, à un peu moins d’un mois de l’ouverture du camp d’entraînement, de nous poser quelques questions.

1. Qui occupera le poste de deuxième centre?

D’office, le poste revient à Kirby Dach. L’Albertain a offert des performances plutôt décevantes depuis son arrivée à Montréal, en plus d’être ralenti par des blessures. Néanmoins, lors du bilan de fin de saison, Kent Hughes et Jeff Gorton ont assuré qu’ils n’avaient pas jeté l’éponge dans son cas. Le droitier de 24 ans n’a donc pas un poste à gagner, mais plutôt à perdre. Si tel devait être le cas, Alex Newhook obtiendrait le rôle, ce qui viendrait déséquilibrer cette fragile ligne de centre. Sans compter qu’il n’a pas su prouver qu’il était d’une grande efficacité à cette position.

2. Assisterons-nous au retour de Nick Suzuki en infériorité numérique?

Les départs de Joel Armia et Christian Dvorak ne seront pas nécessairement visibles à forces égales. Toutefois, Martin St-Louis a perdu deux de ses trois principaux chevaux de course en infériorité numérique. Jake Evans demeurera son homme de confiance et Josh Anderson devrait prendre encore plus de galon dans cet aspect du jeu. L’entraîneur-chef du Canadien pourrait être tenté de ramener Nick Suzuki dans cette chaise. S’il devait choisir cette avenue, il devra le retirer de l’une des deux vagues de l’attaque massive. Une situation de jeu dans laquelle le capitaine a récolté 27 de ses 89 points la saison dernière.

3. Quel Patrik Laine verrons-nous?

Le Finlandais a vécu une véritable relation amour-haine avec les partisans du Canadien. Adulé pendant plusieurs semaines à la suite de son retour au jeu en décembre, il a plus tard été vilipendé en raison de son apparent manque d’effort. Cela dit, pour la première fois depuis quelques années, il a pu bénéficier d’un été d’entraînement complet sans réadaptation ou remise en forme. Il dit avoir retrouvé l’amour du hockey à Montréal. D’ailleurs, il est demeuré dans la métropole durant pratiquement toute la saison morte et semble dans un très bon état d’esprit. Ça pourrait être de bon augure.

4. Lane Hutson souffrira-t-il de la guigne de la deuxième année?

Son efficacité lui a permis de s’approcher de plusieurs records chez les défenseurs recrues, ce qui lui a valu de gagner le trophée Calder. Maintenant qu’il est connu à travers le circuit, parviendra-t-il à maintenir le cap? Ça risque de dépendre de l’utilisation qu’en fera Martin St-Louis sur l’attaque massive. Dans le rôle de quart sur la première vague, l’entraîneur-chef du Tricolore pourrait très bien lui préférer Noah Dobson, à qui Kent Hughes a consenti le salaire le plus élevé de son règne. Le fait qu’il a été ignoré par l’équipe américaine pourrait lui servir de motivation.

5. Demidov peut-il aspirer au titre de recrue de l’année?

Il a fallu 53 ans avant qu’un joueur du Canadien succède à Ken Dryden et remporte le trophée Calder. Cette fois, l’attente pourrait être beaucoup moins longue. Électrisant à ses deux premiers matchs de saison régulière, Ivan Demidov aura toutes les chances de briller dès le début de la campagne. Il obtiendra assurément du temps de jeu sur l’une des deux vagues de l’attaque massive, où il devrait se sentir comme un poisson dans l’eau. La solidité de sa candidature pourrait dépendre de ceux qui l’accompagneront sur le deuxième trio. À moins qu’il évolue sur le premier...

6. Avec qui jouera Noah Dobson?

Kent Hughes a frappé un grand coup. En faisant son acquisition, il s’est assuré de pourvoir le poste à droite du premier duo de défenseurs. La logique voudra que son partenaire soit Kaiden Guhle. Consciencieux dans son jeu défensif, l’Albertain a fait du bon boulot à la gauche de Lane Hutson, l’an dernier. Il pourra offrir la même sécurité à Dobson. Avec le flanc droit bien nanti, Hutson retournera de son côté naturel, mais St-Louis ne fera pas l’erreur de jumeler deux arrières du même style. Pour la même raison, on ne verra pas Mike Matheson accompagner Dobson.

7. À quoi s’attendre de Zachary Bolduc?

On n’a entendu que de bonnes choses à son sujet. Mais puisque l’attaquant de 22 ans n’a disputé qu’une saison complète dans la LNH, sa contribution demeure difficile à estimer. Ce qui nous permet de rêver un peu, c’est qu’il a marqué 19 buts chez les Blues malgré un temps d’utilisation de moins de 13 min par match. Il ne craint pas le jeu physique. On parle d’un joueur énergique, efficace en échec avant quand vient le temps de récupérer des rondelles. Ce qui pourrait être un mariage parfait pour Demidov. Il devrait également venir pourvoir un poste sur la deuxième vague de l’attaque massive.

8. Struble ou Xhekaj?

Laissé de côté plus souvent qu’à son tour en milieu de saison, Struble a fini par devancer Xhekaj dans la hiérarchie des défenseurs de l’équipe. Pour l’un comme pour l’autre, les preuves seront à refaire pendant le camp d’entraînement. Plus fiable défensivement et plus discipliné dans son jeu physique, Struble pourrait partir avec une longueur d’avance. Les deux devraient faire partie de la formation, mais ils seront impliqués dans le jeu de la chaise musicale, alors qu’ils se succéderont en alternance sur la passerelle de presse. À moins que des soldats tombent au combat.

9. Y a-t-il une place pour Reinbacher?

Blessé au genou gauche dès le début du calendrier préparatoire, Reinbacher a été limité à 10 matchs de saison régulière et 13 de séries éliminatoires avec le Rocket de Laval. Il s’entraîne à Montréal depuis la mi-août, ce qui démontre son sérieux. Avec le départ de Logan Mailloux, le chemin s’ouvre un peu plus. Toutefois, avant de se prononcer sur son avenir, il faudra attendre le camp d’entraînement pour voir où en est rendue sa progression. Le fait qu’il soit le seul arrière du principal groupe de huit à pouvoir retourner dans la LAH sans passer par le ballottage joue en sa défaveur.