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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Qu’attend Desjardins pour créer un fonds «Indice Québec 30»?

Le grand patron du Mouvement Desjardins, Guy Cormier.
Le grand patron du Mouvement Desjardins, Guy Cormier. Photo d'archives, Hélène Schaff
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Photo portrait de Michel Girard

Michel Girard

2023-03-11T05:00:00Z
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Il serait grandement temps que la Bourse de Toronto permette la négociation d’un FNB (fonds négocié en Bourse) qui représenterait l’Indice Québec 30 (IQ-30), lequel indice est composé des 30 grandes entreprises du Québec Inc. qui sont actuellement négociées à la cote de la grande Bourse canadienne. 

Cela permettrait aux investisseurs, tant les particuliers que les caisses de retraite, d’investir dans un fonds regroupant nos titres québécois d’envergure internationale.  

Et sachez bien que si un tel « FNB axé sur l’Indice Québec 30 » existait, il aurait procuré à ses détenteurs un rendement enviable.  

Rendement enviable

En date du 31 décembre 2022, l’Indice Québec 30 affichait un rendement annualisé de 7,5 % sur 3 ans ; de 7,36 % sur 5 ans ; et plus de 11 % sur 10 ans. Il dépasse le rendement rapporté par les populaires FNB que sont les iShares S&P/TSX 60 Index et iShares Core S&P/TSX Capped Composite Index. Ces deux iShares copient le rendement des deux grands indices de la Bourse de Toronto.  

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De plus, sachez que l’Indice Québec 30 a battu nombre de gestionnaires de fonds communs d’actions canadiennes de caisses de retraite dont le rendement des divers portefeuilles est rapporté dans l’Univers de performance produit par la firme LifeWorks.  

Exemple : au chapitre de la performance sur 5 ans, l’indice du Québec Inc., avec son rendement annualisé de 7,36 %, occuperait la 23e place sur les 47 grands gestionnaires de portefeuilles d’actions canadiennes répertoriés dans ledit Univers de performance.  

Autre comparaison qui démontre la pertinence d’offrir aux investisseurs un éventuel « FNB Indice Québec 30 » : il faut savoir que l’indice a littéralement fait la barbe aux gestionnaires des portefeuilles de placements boursiers de la Caisse de dépôt et placement du Québec.  

Avec ses placements boursiers, la Caisse a rapporté un rendement de -11,3 % en 2022, à comparer à seulement -1,6 % pour l’IQ-30. Concernant la période de 5 ans, la Caisse affiche un rendement annualisé de 5,3 % alors que l’indice québécois rapporte 7,36 %. Et sur la période de 10 ans, la Caisse réalise un rendement annualisé de 9,8 %, comparativement à plus de 11 % pour l’indice des grandes sociétés québécoises. 

Par ailleurs, la création d’un « FNB Indice Québec 30 » pourrait donner un sérieux coup de pouce à nos deux fonds de travailleurs, le Fonds de solidarité de la FTQ et Fondaction CSN.  

Comment ? En leur permettant d’investir dans ledit FNB québécois une partie du capital que les centaines de milliers de travailleurs québécois leur ont confié en vue de leur retraite. Un tel investissement ne pourra qu’aider les Fonds FTQ et Fondaction à améliorer leur performance. 

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Actuellement...

Il y a Épargne Placements Québec qui offre aux épargnants la possibilité de bénéficier de la bonne performance de l’Indice Québec, et ce, en nous offrant des « Obligations boursières » dont le rendement est axé sur l’indice. Le hic : bien qu’il s’agisse d’un placement sans risques, notre capital est gelé soit pour 5 ans, soit pour 10 ans.  

En outre, il y a aussi le Fonds FTQ qui, par l’entremise de sa gamme FlexiFonds, inclut dans ses fonds une portion d’Indice Québec 30. 

Mais cela ne se compare pas aux avantages boursiers qu’un FNB négocié en Bourse peut offrir. Le capital investi dans un FNB est certes à risque, tout comme les investissements dans les actions ou les fonds communs de placement, mais on a le loisir de retirer nos billes quand bon nous semble et de profiter pleinement de la performance. Lorsqu’elle est au rendez-vous, bien entendu ! 

Le partenaire idéal 

Pour créer un FNB et le faire inscrire à la cote de la Bourse de Toronto, il faut qu’une institution financière s’en charge et fasse les démarches requises auprès des autorités de la Bourse et des organismes chargés de surveiller les marchés, comme l’AMF et la CVMO.  

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À vrai dire, nul n’est mieux placé que le Mouvement Desjardins pour prendre une telle initiative. Son vaste réseau de distribution de produits financiers est un atout majeur.  

Il suffirait au grand patron de Desjardins, Guy Cormier, de manifester de l’intérêt pour un tel FNB typiquement québécois et de demander aux dirigeants de sa filiale de courtage Valeurs mobilières Desjardins de s’en occuper pour que le rêve de voir un « FNB Indice Québec 30 » se négocier à la Bourse de Toronto puisse se réaliser. 

L’IQ-30 a été créé en 2001 par l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC). Le suivi quotidien de l’indice est effectué par le CASIQ (Centre d’analyse et de suivi de l’Indice Québec), un organisme sans but lucratif mis sur pied à la suite d’un partenariat entre le Département de finance de l’Université de Sherbrooke et l’IRÉC. 

LES AVANTAGES  

Selon le directeur général de l’IRÉC, Robert Laplante, les avantages d’offrir un FNB Indice Québec 30 sont nombreux.  

▶ Les investisseurs québécois profiteraient du dynamisme et de l’essor d’un alléchant panier de titres d’entreprises québécoises cotées en Bourse. 

▶ L’existence d’un tel FNB permettrait à l’investisseur de participer à la valorisation (en plus d’en bénéficier) des titres québécois en répartissant son risque entre 30 entreprises. 

▶ Un FNB Indice Québec 30 permettrait également aux investisseurs institutionnels d’investir dans l’économie du Québec avec une approche d’ensemble. 

▶ Avec un tel véhicule financier, les caisses de retraite auraient la possibilité d’investir davantage dans nos grandes entreprises. 

▶ Un FNB Indice Québec 30 permettrait aux entreprises québécoises d’accroître leur visibilité.  

▶ Et, de conclure Robert Laplante, la mise sur pied d’un FNB Indice Québec 30 pourrait à terme avoir un effet sur l’appréciation boursière de ces titres québécois. Ils sont nombreux, dit-il, les observateurs à déplorer la sous-évaluation des titres de plusieurs entreprises très performantes, mais peu visibles. 


Note : le panier de l’Indice Québec 30 comprend les titres suivants : Alimentation Couche-Tard, Canadien National, Banque Nationale, Banque Royale, BCE, Metro, Dollarama, Banque de Montréal, Power Corporation, CGI, Québecor, iA Société financière, WSP Global, CAE, TFI International, Saputo, Air Canada, BRP, Gildan, Bombardier, Boralex, Nuvei, Bellus Santé, Lightspeed Commerce, Innergex Énergie Renouvelable, Molson Coors, Quincaillerie Richelieu, Redevances aurifères Osisko, Banque Laurentienne et Transcontinental.

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