4 générations de femmes dans un manoir de Kamouraska: voici la fresque que présente le romancier Benoit Picard dans «Pour qu’il reste des vagues»


Marie-France Bornais
Auteur de plus en plus populaire, Benoit Picard propose ce printemps une histoire à trois voix, campée dans le décor bucolique de Kamouraska: Pour qu’il reste des vagues. Son roman émouvant, piqué de touches humoristiques caractéristiques de son écriture, montre les limites qui sont parfois imposées aux femmes et les nombreux obstacles que doivent franchir celles qui décident de résister.

Un été, Léonie Hamilton débarque dans le magnifique manoir de sa famille, dans la belle région de Kamouraska, pour y passer l’été avec sa famille élargie. Elle appréhende ses vacances au Bas-Saint-Laurent: elle s’est toujours sentie à part, différente des membres du clan qui ont des préoccupations bien différentes des siennes.
Son séjour prend une tournure inattendue lorsqu’elle découvre le journal intime de sa tante Jeanne qu’elle n’a jamais rencontrée. Une tante dont personne ne parle, qui a disparu mystérieusement à l’âge de 17 ans. Pourquoi?
Voyager local
Dans Illuminer décembre, son roman précédent, Benoit Picard avait raconté une histoire se déroulant à Québec dans le temps des Fêtes. Cette fois, il met en valeur la belle région de Kamouraska.
«Mes deux premiers romans étaient des romans de voyage qui se passaient beaucoup ailleurs. Quand j’ai commencé à écrire ce livre, je me disais que j’aimerais faire voyager les gens au Québec et que ça pouvait être dans l’optique de voyager local», explique-t-il en entrevue.
«J’ai grandi pas loin de Kamouraska», précise l’auteur qui habite à Saint-Jean-Port-Joli et travaille à La Pocatière. «Je voulais un roman qui se passait vraiment proche du fleuve. C’est une belle région où il y a plein de choses à découvrir. Donc, je l’ai abordé comme un roman de voyage, pour faire découvrir le fleuve et le coin de pays dans lequel j’ai grandi.»
Un manoir cossu
Son livre est aussi un voyage intérieur, plus introspectif, pour les personnages. «Je pense que c’est mon roman dans lequel il y a le plus de personnages. On a le personnage de Jeanne, qui adorait passer ses étés sur le bord du fleuve. Et on a le personnage de Léonie, sa nièce.»
«On voit que Léonie est un petit peu plus portée à la vie en ville, parce qu’elle habite à Québec. Elle redécouvre le bord du fleuve cet été-là et voit le fleuve d’une façon qu’elle [ne l’]avait jamais vu avant.»
Benoit Picard décrit un manoir cossu construit au bord du fleuve. «Le manoir que je décris n’existe pas, mais je trouvais intéressant d’avoir cette touche qui fait rêver. Léonie vient d’une famille assez riche.»
Quatre générations de femmes
Dans ce manoir, il y a aussi des histoires de femmes qui sont confrontées à des limites et qui doivent surmonter des obstacles. «Je voyais une histoire de générations. Tout part d’un journal: qui aurait pu l’écrire?»
«Je suis allé du côté des femmes de la famille en me demandant quelle était leur place. On voit quasiment quatre générations de femmes et l’évolution des mentalités.»
«C’est confrontant pour Léonie, qui vit à notre époque, quand elle regarde l’époque de sa grand-mère et de son arrière-grand-mère, dans un milieu assez fermé. Elle a des raisons de se révolter contre tout ça. Je voulais montrer que c’est une fille qui s’affirme, qui a besoin de sortir de ce milieu qui l’étouffe.»
Benoit Picard ajoute qu’il trouve intéressant d’en parler. «Je connais cette réalité. Je n’ai pas vécu d’oppression, mais je trouve intéressant que des hommes décident d’en parler et de parler d’égalité. Pour avoir une forme d’égalité, ce discours doit appartenir à tout le monde.»
Pour qu’il reste des vagues
Benoit Picard
Éditions Hurtubise
336 pages
- Benoit Picard est l’auteur de quatre romans qui se sont vendus à plus de 25 000 exemplaires: Aller simple pour l’inconnu, Jusqu’à l’horizon, Nos vies parallèles et Illuminer décembre.
- En 2024, il a été lauréat du prix Philippe-Aubert-de-Gaspé pour l’ensemble de son œuvre.
- Il habite à Saint-Jean-Port-Joli.
«Je me demande si la vie que Sébastien rêve pour Jeanne
ressemble à celle qu’elle s’est construite loin du manoir. Je suis
convaincue qu’elle a réussi à la rendre magnifique, à sa façon.»
– Benoit Picard, Pour qu’il reste des vagues, Éditions Hurtubise.
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