Quatre faits cocasses sur la gestion des déchets à travers le monde


Félix Desjardins
Qu’est-ce qui va dans le bac bleu? Pour vous simplifier la vie, Le Journal vous sert un guide pratique afin de savoir ce qui se recycle, se composte ou se jette.
Le Québec peaufine encore son système de gestion de déchets, mais qu’en est-il du reste du monde? Voici quelques façons de faire à travers le monde desquelles nous pourrions nous inspirer.
Taïwan: musique classique et responsabilisation des citoyens
Dans ce pays insulaire à l’est de la Chine, pas question de déposer les sacs de poubelle sur le chemin la veille de la collecte des déchets: les bennes à ordures ménagères passent cinq jours par semaine, équipées de haut-parleurs qui jouent de la musique classique. Lorsqu’on entend une douce mélodie de Beethoven retentir, il est l’heure de venir lancer soi-même ses sacs à déchets et à recyclage dans le camion approprié.
L’Autriche, championne du monde
Une étude de 2024 place l’Autriche au sommet du monde au chapitre du taux de recyclage ajusté des déchets municipaux, tout juste sous la barre des 60%. Le pays de Galles (59%) et Taïwan (53%) complètent le podium. Plusieurs raisons expliquent les succès de l’Autriche, qui a été un des premiers pays à mettre en œuvre des lois de responsabilité élargie des producteurs, au début des années 1990. Les citoyens doivent trier leurs déchets de façon assidue: on sépare chez soi les déchets organiques, les papiers et les emballages en plastique, et on doit apporter les déchets en métal et en verre dans les bacs municipaux appropriés.
Bergen: une collecte souterraine
On estime à environ 200 le nombre de villes dans le monde, comme Bergen, à être dotées d’un système pneumatique souterrain qui évacue les déchets vers une station de traitement centrale. La particularité de cette municipalité, la deuxième plus populeuse de Norvège avec quelque 300 000 habitants, est sa richesse historique: elle a été fondée il y a près de 1000 ans. Ce pays scandinave a donc investi plus de 100 millions $, depuis 2007, pour installer ce système tout en respectant l’intégrité architecturale et structurelle de la ville. Le dépôt des déchets directement dans les chutes prévues par la Ville a permis de faire chuter le nombre de passages des bennes à ordures ainsi que la population de rats.
Un taux de récupération record... dans un bidonville
À Manshiyat Nasr, un bidonville du Caire, le taux de récupération des déchets est peut-être le plus élevé sur la planète. Les ordures sont un véritable gagne-pain pour la centaine de milliers de «chiffonniers» qui collectent et trient quotidiennement plus de 15 000 tonnes de déchets issus de tous les quartiers de la capitale égyptienne. Après avoir été triées, entre 80 et 90% des ordures sont revendues ou revalorisées. Les problèmes de santé de ces chiffonniers, issus de la communauté copte, historiquement opprimée, font toutefois de l’ombre à ce modèle d’économie circulaire.
Sources: AFP, Eunomia, Washington Post, Libération