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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Quatre Américains morts à cause de son fentanyl, qu'il exportait de sa cellule de prison

Le criminel montréalais qui risque la prison à vie exportait cet opioïde de sa cellule

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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2022-08-02T04:00:00Z
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Un trafiquant montréalais risque la prison à vie après avoir admis que le fentanyl qu’il exportait aux États-Unis à partir de sa cellule a causé la mort de quatre Américains. 

• À lire aussi - Crise des opioïdes: 139 chefs d’accusations contre dix Albertains

Jason Joey Berry a plaidé coupable vendredi dernier de complot en vue de distribuer du fentanyl et de l’importer aux États-Unis, entraînant ainsi des blessures graves et la mort, au palais de justice de Fargo, au Dakota du Nord.

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L’agence américaine du contrôle des drogues (Drug Enforcement Administration) a pu établir un lien direct entre la drogue exportée par Berry et 15 surdoses, dont quatre ont été mortelles.

Ce trafiquant international et ses complices ont également importé aux États-Unis au moins 400 grammes de fentanyl et 100 grammes d’une substance analogue, selon les autorités américaines.

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Une vue aérienne du pénitencier de Drummondville, d’où il a continué à trafiquer cet opioïde vers les États-Unis.
Une vue aérienne du pénitencier de Drummondville, d’où il a continué à trafiquer cet opioïde vers les États-Unis. Photo courtoisie

Le Montréalais de 39 ans risque au minimum une peine de prison à vie, en raison de ses antécédents criminels en matière de drogues. 

Il connaîtra sa sentence en janvier prochain.

«Jason Berry faisait partie d’un réseau de trafic de fentanyl qui a contribué à l’épidémie d’opioïdes qui sévit dans nos communautés», a mentionné le procureur général adjoint Kenneth A. Polite Jr.

Berry est détenu aux États-Unis depuis son extradition du Québec en janvier 2021. 

Il se trouvait alors au pénitencier à sécurité maximale de Donnacona, car les autorités carcérales craignaient qu’il s’évade.

En direct de la prison

Condamné à quatre ans de prison pour production de cannabis en 2010, Berry était en libération conditionnelle lorsqu’il a été arrêté pour avoir exploité le premier labo de fentanyl démantelé au Québec, en 2013.

Lors de sa courte période en liberté, Berry avait mis sur pied un trafic d’opioïdes, où du fentanyl chinois était exporté au Canada, pour ensuite prendre le chemin vers les États-Unis. 

Il a même continué ses activités derrière les barreaux de la prison de Drummondville, où il a été incarcéré dès 2013. 

Il avait alors réussi à obtenir illégalement un téléphone cellulaire à partir duquel il était en mesure de poursuivre ses ventes en ligne. Il utilisait le «dark web» afin d’écouler ses stocks de comprimés de fentanyl aux États-Unis.

Complice 

Un autre détenu à Drummondville, Daniel Vivas Ceron, s’est joint à lui afin de faire prospérer leur entreprise illicite. 

Même si Berry a été éventuellement transféré au pénitencier de Donnacona, il a pu sécuriser un autre téléphone et continuer à gérer l’entreprise avec Vivas Ceron jusqu’au milieu de l’année 2015.

Ces trafiquants étaient alors à la tête d’une équipe de «fabricants de comprimés, distributeurs, transporteurs, collecteurs d’argent, etc.», peut-on lire dans le plaidoyer de culpabilité de Vivas Ceron, en juillet 2019. 

L’homme de 41 ans avait été piégé par des agents doubles américains et arrêté peu après sa sortie de prison, en 2015.

La justice américaine a accusé dans cette affaire une vingtaine d’autres personnes, dont des Canadiens, des Chinois et des Américains. 

– Avec Nicolas Brasseur, Bureau d’enquête

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