Quand un sous-sol devient une salle de spectacle: l'idée folle de David Jalbert
Nathalie Slight
L’auteur-compositeur-interprète David Jalbert signe son huitième album en carrière, New Orleans, C’est la vie, un projet positif et festif à l’image de l’homme qu’il est devenu. Transformé par ses changements de vie, il dévoile une facette plus lumineuse de lui-même, portée par un enthousiasme contagieux. Il nous accueille chaleureusement chez lui, là où musique, famille et bonheur trouvent désormais un même refuge.
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David, tu as fait une publication sur les réseaux sociaux, il y a quelques semaines, où tu disais te sentir plus que jamais sur ton X...
C’est une publication qui est le fruit d’un long cheminement, qui vient directement du cœur. Pour en arriver à me sentir bien avec moi-même, à apprécier ma vie, j’ai dû me regarder dans le miroir, cesser de rejeter la responsabilité de mes mauvais choix sur les autres, et prendre enfin mon bonheur en main. J’ai dû brasser des choses, ça n’a pas été facile, mais lorsque je regarde où je suis rendu aujourd’hui, je ne regrette rien.
Ces dernières années, tu t’es séparé de la mère de tes enfants, après 23 ans de vie commune.
Même si on ne se lançait pas des tasses par la tête, une séparation reste toujours une étape difficile à traverser. J’ai demandé de l’aide, j’ai pris part à une thérapie... tout ça m’a permis de mieux communiquer avec mes proches. Aujourd’hui, je partage ma vie avec Megane. Au départ, on était amis. Ça m’a pris du temps à assumer notre relation, à cause de notre différence d’âge.
Et qu’est-ce qui a changé?
La thérapie m’a appris à vivre pour moi, et non pour le regard des autres. Oui, il y a une grande différence d’âge entre ma blonde et moi, mais elle me rend heureux, elle allège ma vie. Tout le monde qui nous voit ensemble nous dit à quel point on a une belle complicité.

La majorité des chanteurs s’inspire de ses épreuves pour écrire des chansons. Pourtant, sur ton plus récent album, New Orleans, C’est la vie, tu n’abordes aucunement ta séparation...
C’est voulu, et je vous explique pourquoi. Une chanson, ça perdure. Même si mes enfants sont rendus à 17, 19 et 21 ans, je ne veux pas leur faire vivre et revivre la séparation de leurs parents via une toune que j’ai écrite. De toute façon, lorsque j’ai commencé à plancher sur cet album, je m’étais donné comme mot d’ordre de ne pas parler de choses tristes. J’avais le goût de chanter du bonheur, du fun, de la légèreté. Je suis un amoureux des voyages. Pour moi, c’est une passion aussi forte que la musique. Voilà pourquoi j’ai pensé faire un album inspiré de La Nouvelle-Orléans.
Le style musical louisianais te sied à merveille!
Merci! Dès que j’ai trouvé ce filon, tout le reste a suivi comme par magie. Je suis un grand fan de Charlie Chaplin, je me suis donc inspiré de son look vagabond chic pour l’album New Orleans, C’est la vie. J’aime tellement ce style, je ne peux pas croire que j’ai attendu mon huitième album pour effectuer ce virage musical!
Pourquoi donc?
Parce que lorsque j’ai commencé à jouer de la musique, je tripais sur les artistes des années 1950 tels que The Everly Brothers, Fats Domino, Ritchie Valens et Elvis à ses débuts. Le jazz, le swing, les cuivres, le banjo... j’ai toujours eu un penchant pour la musique festive, parce qu’elle est authentique, parce qu’elle fait du bien.



Tu nous reçois aujourd’hui dans une superbe salle de spectacles, aménagée dans le sous-sol de la maison. C’est magnifique!
Le Irish House Pub, j’en rêvais depuis tellement longtemps! J’avais déjà un studio d’enregistrement dans mon sous-sol. Puis, j’ai ajouté un bar, une scène et décoré l’endroit à mon image, avec tout ce que j’aime. C’est devenu un endroit qui me permet d’organiser des spectacles privés, sur réservation seulement. Les gens apportent leur propre alcool et moi, je leur offre un show dans une ambiance festive et intimiste.
Ça te fait aussi un bel endroit pour réunir ta famille aussi!
C’est vrai! Ces derniers temps, je ressens le besoin de retrouver mes racines. Pendant des années, j’étais en spectacle tous les week-ends. Mes parents, mes sœurs et mes neveux habitent tous prêts de chez moi et pourtant, je ne les voyais pas tant que ça, parce que j’étais toujours occupé. Quand j’ai compris que mon bonheur passait aussi par celui de mes proches, j’ai commencé à me prioriser, à les prioriser.
(David ajoute avec émotion)
Faire des spectacles chez moi, ça me permet d’être plus présent pour ma famille, mes enfants et ma blonde. Pendant la trop grande majorité de ma carrière, j’ai négligé mes proches alors que ce sont eux, ma principale source d’inspiration. Plusieurs chanteurs font cette erreur, c’est-à-dire qu’ils tiennent pour acquis ceux qu’ils aiment, pour aller conquérir le cœur du public. Mais tes premiers fans, ce sont les membres de ta famille, ton succès passe par eux.

Tes enfants, ont-ils hérité de ta fibre musicale?
Félix aime beaucoup la musique. Il écrit de bons textes, mais ne joue pas d'instrument. Lors de mes shows, il accorde mes guitares, puis il chante avec moi P’tit homme, la toune que j’ai écrite pour lui. Jacob chante juste, mais il ne s’intéresse pas trop à la musique, il préfère l’univers des mangas et tout ce qui est japonais. Alyssa, elle, adore l’art dramatique. J’ai toujours été un papa poule, proche de mes trois enfants. Ce sont, chacun à sa façon, de drôles de numéros. La vie n’est pas plate à leur côté! (rires)
Et les voyages, dans tout ça?
C’est encore très présent dans ma vie. En septembre, Félix et moi, on s’en va au Texas pour célébrer son 21e anniversaire et assister à plusieurs shows de musique. Sinon, à plus long terme, j’aimerais faire un safari photo en Afrique, mais pas un safari de luxe: un vrai de vrai, pour aller à la rencontre des gorilles dans la jungle. J’ai traversé une période pas mal rough durant la pandémie et ce qui m’a aidé à tenir le cap, c’est ma famille, la musique et mes souvenirs de voyages. Mon album se nomme New Orleans, C’est la vie, mais il aurait très bien pu porter le nom de Famille, musique et voyages, C’est la vie! (rires)