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L'article provient de TVA Sports
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Quand ton admirateur est le patron mondial du hockey

Getty Images via AFP
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Photo portrait de Jean-Nicolas Blanchet

Jean-Nicolas Blanchet

2025-07-13T04:00:00Z
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Si l’impact des docteurs du hockey, dont celui de Georges Larivière, a toujours été sous-estimé, ce dernier peut se targuer d’avoir le grand patron mondial du hockey comme fan.

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Je parle ici de Luc Tardif, président de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG).

Les deux se sont croisés il y a quelques années lors d’un évènement à Trois-Rivières. Ils sont originaires de là. M. Larivière est allé se présenter. Mais à sa grande surprise, M. Tardif l’a reconnu et lui a lancé: «Vous ne vous souvenez pas de moi?»

Il y a 50 ans, juste avant de partir en Europe pour sa carrière dans le hockey, Luc Tardif a fait partie des jeunes coachs qui ont aidé Georges Larivière à son école de hockey à Trois-Rivières.

Dès que j’ai écrit à M. Tardif pour lui dire que je voulais lui parler de Georges Larivière, il m’a répondu en quelques minutes pour accepter. Il a organisé un appel par visioconférence alors qu’il venait d’assister à la finale de la Coupe Stanley.

Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal
Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal

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«Désolé, je me demandais si j’allais me déguiser en président, mais là, il fait trop chaud. Je me suis dit que vous alliez me prendre comme je suis», m’a-t-il lancé, d’entrée de jeu, avec son t-shirt.

Un conseiller pour Luc Tardif

Georges Larivière me l’avait caché lors de mon entretien avec lui, mais Luc Tardif m’a souligné qu’après cette rencontre à Trois-Rivières d’il y a quelques années, les deux hommes sont restés en contact. Le premier est même devenu en quelque sorte un conseiller pour le président de la FIHG.

«Assez vite, on s’est donné rendez-vous pour se revoir de temps en temps. Je lui demande son avis. Par exemple, il s’intéresse à l’approche à avoir avec les nouvelles générations et à comment les entraîneurs doivent évoluer. On parle de plein de choses», a résumé M. Tardif, qui n’a pas caché son admiration pour le doc du hockey.

Pour Luc Tardif, Georges Larivière fait partie «des pionniers d’une réflexion scientifique du hockey».

À l’époque, Luc Tardif se rappelle que le monde du hockey traditionnel les prenait pour des «professeur Tournesol», des intellos.

«C’était le moment où les Flyers gagnaient avec des tas de fier-à-bras. Moi, quand je jouais junior, il y avait eu neuf bagarres durant la période d’échauffement», poursuit-il.

«Mais quand on voit ce qui arrive dans le hockey aujourd’hui et comment tout ça a changé, qu’on voit l’encadrement et l’approche dans le développement du hockey», on comprend que les «professeur Tournesol» avaient raison, au fond.

Il y a 50 ans, Luc Tardif se rappelle comment c’était différent de s’entraîner auprès de Georges Larivière. «Dans le hockey junior, c’était de l’entraînement en salle, des matchs simulés et ça s’arrêtait là. Avec Georges, on rentrait dans la technique, on décortiquait, on analysait les probabilités... c’était une approche bien différente».

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Comme on le fait maintenant, d’ailleurs.

Pourquoi pas au Temple?

Comme président de la FIHG, Luc Tardif siège au conseil d’administration du Temple de la renommée du hockey.

Malgré l’impact que les docteurs du hockey ont eu, pourquoi aucun d’entre eux n’a-t-il encore eu sa place au temple? Même s’il juge que ce serait souhaitable, Luc Tardif ne croit pas que ça puisse arriver.

«Il y a très peu de précurseurs, regrette-t-il. Je pense que ça ne se rattrapera pas [...] Mais tu as raison, je pense qu’ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur.»

Si l’impact des docteurs du hockey peut paraître abstrait, laissez-moi vous ramener ça au plancher des vaches. Celui qui risque d’être le meilleur buteur québécois du Canadien en 25 ans, Zachary Bolduc, vient de Trois-Rivières. Il est allé au programme de hockey de Denis Francoeur au Collège Marie-de-l’Incarnation, un programme complètement flyé avec des méthodes d’apprentissage qu’on ne voyait pas ailleurs, un peu comme ce que faisait Georges Larivière.

Et Denis Francoeur n’hésite pas quand on lui demande ses influences. «Ça vient de la Suède, ça vient de la Finlande. Mais ça vient aussi d’un gars comme lui [Georges Larivière]. Honnêtement, j’ai toujours été un peu en dehors de la boîte», de dire celui qui a été entraîneur et directeur général des Cataractes de Shawinigan.

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