Quand le «coach» des Bruins, Jim Montgomery, et le DG du Canadien, Kent Hughes, faisaient la paire


Benoît Rioux
Le monde est petit. Il fut une époque où Jim Montgomery, entraîneur-chef des Bruins de Boston, jouait au hockey avec l’actuel directeur général du Canadien, Kent Hughes.
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De passage à Montréal avec les Bruins en vue du match de jeudi soir au Centre Bell, Montgomery se fait toujours un plaisir de revenir là d’où il vient. Les souvenirs de celui ayant grandi dans le quartier Rosemont sont aussi nombreux que précieux.
Bien avant d’être acquis par le CH en retour de Guy Carbonneau en 1994 ou de se retrouver derrière le banc des Bruins, Montgomery a donc été le coéquipier de Hughes avec les Patriotes du Cégep de Saint-Laurent lors de la saison 1987-1988, dans la défunte Ligue collégiale AAA du Québec.

«Kent bougeait la rondelle extrêmement bien et il avait une bonne vision du jeu, relatait Montgomery, lorsqu’on l’a rencontré en marge du récent match des étoiles, à Toronto. C’était un joueur qui pouvait être efficace sur le jeu de puissance [...] Si j’avais à le comparer à un joueur de la LNH, je dirais qu’il était dans le même moule que Nicklas Backstrom.»
D’un entraîneur à l’autre
À leur seule saison ensemble, Montgomery et le directeur général du CH ont d’ailleurs été champions chez les Patriotes sous les ordres de l’entraîneur-chef Gérard Gagnon.
«Je me souviens très bien de Gérard, a souri Montgomery. Il était peut-être le premier entraîneur vraiment structuré pour lequel j’ai joué. J’ai beaucoup appris de lui, sur le fait d’être responsable défensivement et d’effectuer un bon échec avant. Ses entraînements étaient très détaillés et il m’a beaucoup aidé à jouer, selon l’identité qu’il souhaitait donner à son équipe.»
Montgomery aura nécessairement eu une plus longue période d’apprentissage auprès de M. Gagnon qu’auprès de Jacques Demers. Une fois chez les professionnels, l’homme de hockey a effectivement joué cinq matchs avec le Canadien lors de la saison 1994-1995. Le directeur général Serge Savard l’avait obtenu, rappelons-le, dans l’espoir de rajeunir l’équipe en retour de Carbonneau, le 19 août 1994.
L’histoire retiendra qu’un doigt d’honneur de «Carbo» à un photographe de la presse écrite, pendant qu’il jouait au golf, avait mené à cette transaction. Or, Savard voulait également rajeunir le club.
Ancien «coach» de Matheson
Avant de devenir entraîneur, Montgomery a joué un total de 130 matchs dans la Ligue nationale, dont huit en séries éliminatoires. Il a aussi connu beaucoup de succès dans la Ligue américaine, notamment avec les Bears de Hershey et les Phantoms de Philadelphie.
Soit dit en passant, à ses premières années comme entraîneur-chef, il a dirigé le défenseur du Canadien Mike Matheson pendant une saison, en 2011-2012, avec les Fighting Saints de Dubuque. Quand on dit que le monde est petit...
Un destin lié aux Bruins
Bien avant que Jim Montgomery ne devienne l’entraîneur-chef des Bruins en 2022, le club de Boston a été lié à son destin à l’époque où il évoluait lui-même dans la LNH. Son cinquième et dernier match dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 7 février 1995, fut d’ailleurs une défaite de 7 à 4 contre les Bruins au vieux Garden.
«Je pense que c’est ce jour-là que j’avais réalisé à quel point que Raymond Bourque était bon», dira Montgomery, sur un ton blagueur.

En décortiquant le sommaire du match, on constate que Bourque avait alimenté deux fois l’attaquant Cam Neely sur le jeu de puissance pour donner rapidement l’avance aux Bruins.
Le gardien Patrick Roy avait plus tard été retiré du match au profit de Ron Tugnutt après avoir alloué cinq buts en moins de 28 minutes. Quant à Montgomery, il avait été réclamé au ballottage par les Flyers de Philadelphie dans les jours suivants.
Le «Jean Béliveau» de Boston
Si Montgomery ne montre aucune amertume face à son court passage comme joueur avec le CH, il aurait sans doute voulu évoluer plus longuement pour l’équipe de son enfance.
Même en voulant complimenter les joueurs des Bruins, le Montréalais fait naturellement référence au passé du Canadien.

«C’est le Jean Béliveau des Bruins, a-t-il ainsi qualifié Patrice Bergeron, qui était son capitaine pour sa première saison comme entraîneur-chef à Boston. Ayant grandi comme partisan du Canadien de Montréal, j’ai toujours considéré Jean Béliveau comme un être incroyable. Il me semblait irréel, il était tellement parfait, et Patrice Bergeron est l’homme le plus extraordinaire que j’ai eu la chance de rencontrer dans ma vie comme être humain.»