Quand la fête tombe à l’eau!


Sophie Durocher
C’est d’une tristesse inouïe! Quand j’ai su que le spectacle de la fête nationale prévu sur les plaines d’Abraham était annulé en raison d’orages, j’étais profondément déprimée. Alors que les artistes et les artisans ont travaillé si fort! Un party de la Saint-Jean annulé, c’est le pire des coitus interruptus (les plus jeunes, vous googlerez ça pour savoir ce que ça veut dire).
On va se le dire, s’il y a une année où on avait besoin collectivement de se retrouver, de se serrer les coudes et de célébrer notre québécitude, c’est bien cette année. Le Québec tient avec de la broche. Le gouvernement vient d’imposer des compressions de 570 millions aux écoles. Les services publics sont en décrépitude! Notre PM ne se souvient même pas du vrai sens de «Vive le Québec libre»!
Ça allait mal à la shop! Déjà qu’on l’avait difficile, on n’avait pas besoin en plus que la nature se mette de la partie!
Toujours debout
Claude Dubois devait chanter sur les Plaines. Il avait parlé à mon collègue Cédric Bélanger, du Journal de Québec, de l’importance de la Saint-Jean... à l’année: «Ce jour où on décide d’être fiers d’être Québécois, il est important. C’est très important, mais il va falloir conserver cette fierté au-delà de la Saint-Jean-Baptiste parce que nous sommes de plus en plus envahis par l’anglophonie. À un moment donné, il va falloir plus que résister. Il va falloir être fiers à l’année d’être des francophones québécois.»
Dubois a raison à 101%. Il faut qu’on soit fiers 365 jours par année du fait français.
Je vous donne un exemple. Samedi dernier, je suis partie pour le Japon à bord d’un vol de WestJet.
À l’enregistrement au sol à l’aéroport, l’employée de la compagnie ne parlait pas français. Pas. Un. Mot. Même pas «bonjour» et «merci».
Quand je me suis plainte, elle m’a dit qu’elle allait bientôt commencer des cours de français. Mais je m’en fiche. Ce n’est pas dans six mois que je veux que tu m’aides en français, c’est drette là!
J’ai pensé à ma belle-mère de 90 ans qui ne comprend ni ne parle l’anglais. Elle aurait fait comment pour dialoguer avec cette employée unilingue? Pourquoi une compagnie qui fait affaire au Québec croit-elle qu’il lui est permis d’engager des employés qui ne parlent pas un mot de la langue locale?
Une fois en vol, je suis tombée sur une agente de bord qui ne parlait pas un mot de français. Et qui a eu le culot de me dire: «Ma langue seconde à moi, c’est le japonais.» Mais on s’en fout! Il n’y a que deux langues officielles au pays. Et le japonais n’en fait pas partie.
Je lui ai répondu que si moi j’étais capable de suivre des cours pour baragouiner le japonais pour m’y rendre comme touriste, elle était sûrement capable d’apprendre le français, qui est pas mal moins muzukashii (difficile).
Je me souviens
Les Anglais ont une expression pour décrire l’action de gâcher les plans de quelqu’un: pleuvoir sur sa parade. Oui, il a plu sur notre Saint-Jean, mais ne nous décourageons pas. Et montrons à notre PM que nous, on sait ce que ça veut dire «Vive le Québec libre».