Quand il avait 16 ans, André-Philippe Gagnon a failli perdre son frère ainé dans un accident de hockey: «Le sang de mon frère était encore sur la glace...»
L’humoriste rend hommage à son frère Fernand dans son nouveau spectacle «Remasterisé»


Raphaël Gendron-Martin
Dans son nouveau spectacle, Remasterisé, André-Philippe Gagnon raconte le sérieux accident de hockey qui a failli coûter la vie à son grand frère, Fernand, il y a une quarantaine d’années. Voulant lui rendre hommage, l’imitateur a eu l’idée de reprendre Imagine, chantée par 14 voix différentes.
Alors qu’il avait 23 ans, Fernand Gagnon s’est fait trancher la gorge par un coup de patin. André-Philippe, âgé de 16 ans, avait été chamboulé par l’accident de celui qu’il admirait.
«Il s’était fait trancher presque complètement la carotide, raconte André-Philippe au Journal. On avait failli le perdre. Il avait passé plusieurs heures sur la table d’opération. Le lendemain, j’arbitrais à 7h30 pour les kids. J’avais 16 ans et je me faisais de l’argent de poche en arbitrant pour des jeunes. Le sang de mon frère était encore sur la glace... C’était un moment assez rough.»
André-Philippe raconte cette anecdote sur son grand frère dans son nouveau spectacle. «Je dis que souvent, dans des moments rough, il y a des belles chansons qui nous rassemblent, qui nous réconfortent, dont Imagine, que je présente avec des voix qui se joignent à John Lennon.»
Un «nouveau» We Are the World
Ce «nouveau» We Are the World, en quelque sorte, comprend ainsi les voix de Lennon, Louis Armstrong, Willie Nelson, Phil Collins, David Bowie, Elton John, Sting, Axl Rose, Barry White, Elvis Presley, Tracy Chapman, Bob Dylan et Mick Jagger. Le tout se termine avec un autre ancien Beatles: Paul McCartney.
André-Philippe tenait à rendre hommage à son frère Fernand dans ce spectacle, car c’est lui qui lui a donné l’approbation des premières imitations qu’il a faites dans sa vie. «Je voulais lui plaire quand j’étais petit. Il était sept ans plus vieux que moi. Un grand frère, d’habitude, ça va plus taquiner fortement son petit frère. Mais quand j’ai vu qu’il riait des imitations que je faisais, je me suis dit que je devais être sur quelque chose.»
À la suite de son accident au hockey, Fernand a vu ses cordes vocales être très affectées et a perdu de façon permanente une partie de sa voix. «Quand il parle présentement, il a une voix de gangster, dit André-Philippe. C’est drôle qu’il ait cette voix-là et que moi, on m’appelle “l’homme aux 1000 voix”. C’est un peu ironique.»
Tournée autour du monde
Dans son spectacle, André-Philippe reprend son célèbre We Are the World, qui vient de fêter ses 40 ans. Cette chanson, qui lui avait été suggérée à l’époque par Stéphane Laporte, a lancé sa carrière en 1985. Il s’est retrouvé au Tonight Show de Johnny Carson et a joué un peu partout aux États-Unis et au Canada anglais.
Peut-on dire que We Are The World a changé sa vie? «Oui, oui, oui, répond-il sans hésiter. Comme je dis souvent, ç’a été composé pour aider des enfants en Éthiopie. Je ne sais pas si ç’a vraiment aidé les enfants en Éthiopie, mais ç’a aidé un enfant de Loretteville en tabarouette! [rires]»
Dans son spectacle, mis en scène par Gabriel Poirier-Galarneau (Robert en CharleboisScope), André-Philippe fait aussi une fausse conférence de presse de Martin Saint-Louis et une Saint-Jean virtuelle avec plusieurs chanteurs québécois.
Il aborde ses années à Las Vegas, son souper au 24 Sussex avec la princesse Diana et Brian Mulroney et se permet un petit survol à Brisbane, en Australie, pour imiter Men at Work, Midnight Oil et les Bee Gees.
«Ce spectacle-là, c’est un beau petit voyage, une belle tournée autour du monde qui commence... à Loretteville!» conclut-il.
André-Philippe Gagnon fera les premières médiatiques de Remasterisé à Québec (Salle Albert-Rousseau, 20 mai) et Montréal (Théâtre Maisonneuve, 26 mai). Pour toutes les dates: andrephilippegagnon.com.