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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Qualité de l'air dans les écoles: le spectre de la 8e vague vient assombrir la rentrée scolaire

Des experts affirment que Québec n’en a pas fait assez

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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2022-08-18T04:00:00Z
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Même si Québec se fait rassurant à l’approche de la rentrée scolaire, des experts et des intervenants du réseau scolaire estiment que le gouvernement Legault n’en a pas fait assez en matière de qualité de l’air dans les écoles alors que le spectre d’une huitième vague de COVID-19 pointe à l’horizon.

• À lire aussi: Travaux de ventilation dans les écoles: trop tard, selon l’opposition

Depuis déjà plusieurs jours, le gouvernement Legault répète que la qualité de l’air dans les classes sera sécuritaire à la rentrée. Grâce aux travaux réalisés cet été, toutes les classes pourront maintenir un niveau de concentration de CO2 moyen sous la barre des 1000 parties par million (ppm) qui demeure la cible à atteindre, a affirmé au Journal mercredi le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. 

«On a fait nos devoirs [en matière de qualité de l’air], particulièrement au cours de la dernière année. C’est réglé et c’est mesuré» grâce aux lecteurs de CO2 qui seront fonctionnels dans chaque classe, a indiqué le ministre. 

  • Écoutez l’entrevue de Marc-André Leclerc avec Patrick Rankine, enseignant, sur QUB radio:

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Ouvrir les fenêtres en hiver 

Or du côté des directions d’école, on déplore que la solution repose encore en bonne partie sur l’ouverture des fenêtres, qui est loin d’être idéale. 

L’an dernier, la rentrée scolaire s’était faite avec l’obligation de porter le masque dans les aires communes. Cette année, toutefois, le port du masque ne sera pas imposé.
L’an dernier, la rentrée scolaire s’était faite avec l’obligation de porter le masque dans les aires communes. Cette année, toutefois, le port du masque ne sera pas imposé. Photo d’archives, Agence QMI

«En période hivernale, ce n’est pas toujours simple», laisse tomber Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement. «C’est sûr que la ventilation mécanique, c’est plus dispendieux, mais ça permet de régler le problème à long terme», ajoute-t-il. 

Les préoccupations sont aussi grandes dans les rangs des syndicats d’enseignants. «Il reste beaucoup d’inquiétudes, on sait que la qualité de l’air, c’est un combat qu’on va devoir continuer de mener», affirme Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal. 

Des experts partagent les mêmes préoccupations. Benoit Barbeau, professeur en virologie à l’UQAM, rappelle que les lecteurs de CO2 installés dans toutes les classes «ne sont pas des équipements miraculeux qui viennent solutionner le problème».  

«C’est clair qu’on n’a pas mis assez d’efforts pour revamper les systèmes de ventilation. La fameuse idée d’ouvrir les fenêtres, ce n’est pas mauvais, mais à -20 degrés, ça peut devenir assez limitatif», affirme-t-il. 

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L’idéal aurait été d’installer des purificateurs d’air dans les classes, comme l’ont fait d’autres provinces ou pays, selon Nancy Delagrave, physicienne et coordonnatrice scientifique du collectif COVID-STOP. «Gérer la qualité de l’air dans les classes est primordial, d’autant plus qu’il n’y aura pas de masque à la rentrée», dit-elle. 

Un peu plus tôt cette semaine, le directeur national de santé publique, Dr Luc Boileau, a réitéré que l’installation de ces appareils en classe n’avait pas été jugée nécessaire. 

Pénurie

Le ministre Roberge se dit par ailleurs confiant qu’il y aura «du personnel compétent» dans chacune des classes à la rentrée, malgré la pénurie. Depuis juin, plus de 6000 candidatures ont été reçues dans le cadre de la campagne de recrutement Répondez présent, indique-t-il.

«C’est exceptionnel, [...] je trouve ça encourageant qu’il y ait un tel engouement», affirme le ministre. 

Les directions d’école sont toutefois beaucoup moins optimistes. «Le son de cloche que j’ai dans le réseau, c’est qu’on cherche toujours du monde. La pénurie, c’est la plus grande préoccupation pour une majorité de directions d’école», affirme Nicolas Prévost.

Une 3e rentrée scolaire en pandémie

  • Absence du port du masque pour tous 
  • Distribution de tests rapides aux élèves 
  • Les cas positifs devront s’isoler pendant au moins cinq jours à la maison 
  • Les parents ne sont plus informés lorsqu’il y a un cas positif dans la classe de leur enfant 
  • Fermeture de classe prévue seulement si 60% des élèves d’un même groupe sont en isolement
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