Quadruple meurtre en Idaho: «Pourquoi ai-je pu vivre, et pas eux?» s'attriste une survivante
Agence QMI
L’une des deux colocataires des victimes du quadruple meurtre survenu en novembre 2022 dans une résidence hors campus de la petite ville universitaire de Moscow, dans l’État de l’Idaho, aux États-Unis, n’arrive toujours pas à se défaire du sentiment de culpabilité qui la ronge depuis ce tragique événement.
«Je détestais et je déteste toujours leur départ, mais pour une raison que j'ignore, je suis toujours là et j'ai pu vivre. J'y pense encore tous les jours. Pourquoi moi? Pourquoi ai-je pu vivre, et pas eux?» a déclaré Bethany Funke via un document lu devant la cour, mercredi, par son amie Emily Alandt.
Lors du prononcé de la sentence de Bryan Kohberger, Mme Alandt a eu une grande difficulté à ne pas verser de larmes pendant la déclaration de son amie.
Elle a raconté que Bethany Funke s’est réveillée le jour du drame, un dimanche matin, avec un mal de dents. Mme Funke a ensuite appelé son père, un dentiste, qui lui a recommandé de prendre des Advil pour combattre la douleur. Après avoir pris un comprimé, elle est retournée se coucher.
«J'étais encore dans les vapes et je ne comprenais toujours pas ce qui s'était passé. Si j'avais su, j'aurais bien sûr appelé les secours immédiatement», a écrit Mme Funke dans sa déclaration.
«Je regrette encore profondément de ne pas avoir su ce qui s'était passé et de ne pas avoir appelé immédiatement, même si je comprends que cela n'aurait rien changé, même si les ambulanciers avaient été juste devant la porte», a-t-elle ajouté.
Et lorsqu’elle a contacté les autorités, un peu plus tard dans la matinée, elle a raconté s’être retrouvée dans l’impossibilité de trouver les mots pour expliquer le terrible événement qui venait de se dérouler dans la résidence où elle demeurait.
«C’était le pire jour de ma vie, et je sais que ça le sera toujours», a-t-elle déclaré.
Bryan Kohberger, 30 ans, est resté de glace tout au long de la lecture de la déclaration de Mme Funke.
Il a par la suite refusé de prendre la parole avant que soit prononcée sa sentence.
L’étudiant en criminologie américain a été arrêté le 30 décembre 2022 à 4000 kilomètres du lieu du crime pour le meurtre de quatre étudiants âgés dans le début de la vingtaine.
Les enquêteurs ont retrouvé des traces de son ADN sur un étui de couteau récupéré sur les lieux des meurtres.
Ce dernier a plaidé coupable aux accusations qui pesaient contre lui au début du mois de juillet afin d’éviter la peine de mort.
Il écope donc de la prison à vie sans possibilité de libération.