«Qu’est-ce qu’on mange?» : une compilation des meilleures recettes de grand-mère... sans margarine ni légumes en conserve


Félix Desjardins
Après plus d’un siècle d’histoire, les Cercles de Fermières du Québec (CFQ) poursuivent la préservation du patrimoine culturel québécois et veulent défendre sa place dans nos cuisines grâce à une nouvelle compilation de leurs meilleures recettes.
Qu’est-ce qu’on mange? veut aider ses lecteurs à répondre à cette question sempiternelle et souligne du même coup le 110e anniversaire de ces associations qui militent pour l’amélioration des conditions de vie de la femme et de la famille.
Des petits bouts de papier
Ce premier livre de recettes en 25 ans se veut une compilation des 110 recettes les plus mémorables de leur histoire, adaptées à la cuisine moderne. Le processus de sélection n’était d’ailleurs pas sans rappeler celui du premier livre de recettes des CFQ, paru en 1978.
«À l’époque, on avait demandé à tous les membres de récolter des recettes, de trouver les petits bouts de papier éparpillés dans leur maison, explique Marie Parent, présidente provinciale des CFQ. Le but, c’est d’avoir des écrits, qui allaient être transmis de génération en génération pour assurer leur pérennité.»
Recettes modernisées

Soupe aux pois cassés à l’ancienne, tourtière, sucre à la crème: il va sans dire que les recettes de grand-mère sont à l’honneur dans Qu’est-ce qu’on mange?. Preuve que notre gastronomie a évolué avec les années, la palette de saveurs qu’on retrouve dans cet ouvrage est plus vaste que jadis et les plats qui y sont présentés sont davantage mis en valeur par la fraîcheur des aliments en 2025.
«Notre cuisine a évolué de façon exponentielle avec l’arrivée de toutes ces cultures qu’on a accueillies chaleureusement et qui nous apportent leurs nouveautés, souligne Mme Parent. On ne peut aussi pas parler de l’évolution de la cuisine sans parler de l’évolution de l’agriculture au Québec.»
En effet, tout en respectant l’essence des recettes de nos aïeules, certaines modifications ont été apportées afin de les moderniser. Au revoir légumes en conserve, margarine et graisse végétale; bonjour produits frais, friteuse à air et autocuiseur.
Une question «quasi existentielle»

Par ailleurs, les CFQ, qui comptent aujourd’hui près de 28 000 membres dans la province, ne se cachent pas de l’impact du vieillissement de la population sur leur popularité. Elles défendent toutefois fièrement encore leur mission en 2025 et contribuent à limiter l’isolement des femmes à travers la province.
Parmi les gains du mouvement féministe au Québec, porté notamment par les CFQ, Mme Parent se réjouit de voir que la question posée en couverture du livre ne concerne plus seulement les femmes.
«Il y a beaucoup d’hommes qui participent à l’aventure du “Qu’est-ce qu’on mange?” dorénavant, conclut-elle. Qu’on soit à la tête d’une grande famille ou simplement en couple, c’est une question qui est quasi existentielle, et la charge n’est plus seulement attribuée à la femme.»

- Qu’est-ce qu’on mange?, Les Cercles de Fermières du Québec, Les Éditions de l’Homme, 256 pages.