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L'article provient de TVA Sports
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Qu’en pense Nick Bobrov?: une énigme géante en provenance de Saint-Pétersbourg

Vasily Nuzhdin, Dynamo de Saint-Pétersbourg
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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2025-06-24T03:00:00Z
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Que pense Nick Bobrov de Daniil Prokhorov, cet attaquant russe format géant de 6 pieds 6 pouces que son entraîneur compare à Valeri Nichushkin? C’est la question qui nous tenaille alors que le Canadien de Montréal parlera aux 16e et 17e rangs d’un repêchage qui pourrait nous réserver plusieurs surprises.

C’est grâce à Bobrov, codirecteur du recrutement amateur de l’organisation, que le CH a ses antennes en Russie à une époque où le contexte sociopolitique complique les déplacements là-bas. Il était le seul membre de l’organisation à avoir vu Ivan Demidov en personne avant sa sélection au cinquième rang en 2024 et on se doute bien qu’il était un artisan de la non-sélection de Matvei Michkov l’année précédente.

L’opinion de Bobrov au sujet du géant Prokhorov aura une énorme incidence sur son classement dans la liste interne du Tricolore. Et sur sa candidature, par le fait même, aux 16e et 17e rangs. Comme Prokhorov est un gros monsieur et que l’on soupçonne le CH de prêter une attention particulière à ce genre de spécimens dans sa quête de devenir plus difficile à affronter, l’énigme Prokhorov est difficile à ignorer.

«Avec le temps, il devrait devenir un joueur du niveau de [Valeri] Nichushkin et [Dmitry] Voronkov», s’est prononcé dans un échange de messages Igor Efimov, son entraîneur chez le Dynamo de Saint-Pétersbourg, dans la MHL, le circuit junior russe. Pour ce que ça vaut, Efimov dit ne pas avoir été contacté par Bobrov au sujet de son poulain, et ne pas avoir aperçu Bobrov au cours de la saison.

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Il est très difficile de se faire une tête sur Prokhorov. Voilà un nom qui détonnait à la semaine d’évaluation de la LNH, début juin: un rare Russe ayant passé la saison en Russie qui était sur place au Combine à Buffalo. Il sera également présent au repêchage à Los Angeles, nous dit-on.

Si Prokhorov est gentiment venu nous serrer la main alors que nous discutions avec son agent, Maxim Moliver (qui représente Michkov et Igor Shesterkin), il n’a pas pu donner d’entrevues aux médias en raison de la barrière de la langue.

Vasily Nuzhdin, Dynamo de Saint-Pétersbourg
Vasily Nuzhdin, Dynamo de Saint-Pétersbourg

Les opinions à son sujet vont un peu dans tous les sens. L’ancien recruteur à temps partiel du CH Grant McCagg, qui a eu le flair dans les dernières années pour prédire les intentions de l’organisation, l’adore et le classe 10e sur la liste de son service de recrutement indépendant, Recrutes. Et pour appuyer son opinion, McCagg cite plusieurs recruteurs qui semblent partager son enthousiasme.

Un autre recruteur indépendant, Jérôme Bérubé, du service HockeyProspect.com, qualifie poliment Prokhorov de «projet»: «Un joueur immense, de bonnes mains, bon tir, bon jeu physique, excellent en protection de rondelle, bon sans la rondelle, mais on dirait qu’il joue sur un lac, il joue tout seul sur la patinoire et ne fait pas de passes à moins que ce soit une passe facile de deux pieds.»

Son entraîneur, sans employer un langage aussi coloré, corrobore une partie de ce propos. Il faut dire que Prokhorov a amassé 20 buts, mais seulement sept aides en 43 matchs dans le junior russe cette saison.

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«Il doit améliorer son jeu de passes, a concédé Efimov dans un autre message. Son jeu est surtout constitué d’actions individuelles [en ce moment].»

Le jeune homme est reconnu en Russie comme un gentil géant assez volubile.

«L’anglais n’est pas sa force, mais Daniil ne peut arrêter de parler; en Amérique du Nord, il va forcément apprendre très vite. J’aime beaucoup ce jeune garçon, il a grandi au sud de la Russie, où le hockey n’est pas très développé, et a déménagé à Saint-Pétersbourg à 12 ans. Il travaille sans relâche depuis», nous a raconté la relationniste du Dynamo de Saint-Pétersbourg en MHL, Anna Ovchinnikova, dans un échange de textos.

«Nous avons travaillé six mois ensemble, a relaté Efimov par écrit, et il s’est comporté comme un professionnel sur la glace et à l’extérieur. Il est organisé, discipliné, studieux et répond bien à l’autorité.»

Prokhorov a un contrat valide pour encore deux ans en Russie. Il se rapportera au camp de développement du Dynamo de Moscou dans la Ligue continentale de hockey (KHL) et tentera de se tailler une place chez les pros la saison prochaine.

«Daniil a besoin d’au moins trois ans en Russie pour devenir un leader dans la KHL, se raffermir et débarquer à maturité dans la LNH», a soutenu Efimov.

Le genre de projet qui pourrait intéresser une équipe qui détient plusieurs sélections en première ronde, si l’on estime que ses faiblesses peuvent être corrigées.

Mais qu’en pense Bobrov?

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