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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Qatar 2022: l'Argentine affrontera sa bête noire en quart de finale

L’Albiceleste n’a jamais battu les Pays-Bas en temps régulier à la Coupe du monde

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Dave Lévesque

2022-12-08T17:40:30Z
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DOHA, Qatar | L’Argentine affronte sa bête noire en quart de finale de la Coupe du monde jeudi soir. 

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Les Pays-Bas c’est un peu le Waterloo de l’Albiceleste, c’est là où les rêves de trophées argentins vont pour mourir.

Vous ne nous croyez pas ? Et si on vous disait que l’Argentine n’a jamais réussi à vaincre l’Oranje en temps régulier en cinq affrontements à la Coupe du monde ?

Parce que c’est exactement ça qui est arrivé. Les Pays-Bas l’ont emporté deux fois, il y a eu un match nul et les Argentins ont remporté deux victoires.

Ils les ont donc battus, mais en 1978, c’était grâce à deux buts dans les périodes de prolongation tandis qu’en 2014, c’était au terme de la séance de tirs au but, ce qui avait propulsé l’Argentine en finale contre l’Allemagne.

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« On sait que c’est un adversaire difficile et qu’il y a une histoire entre les deux équipes », a convenu le milieu de terrain argentin Alexis Mac Allister.

À la veille de son duel face aux Pays-Bas, l’Argentine, menée par Lionel Messi (à gauche), s’est offert une séance d’entraînement sur le terrain de l’Université du Qatar, jeudi.
À la veille de son duel face aux Pays-Bas, l’Argentine, menée par Lionel Messi (à gauche), s’est offert une séance d’entraînement sur le terrain de l’Université du Qatar, jeudi. Photo AFP

Le tournoi commence

Du côté des Pays-Bas, Louis van Gaal a décoché une salve qui a sans doute écorché l’un ou l’autre de ses quatre adversaires précédents, mais surtout les États-Unis, battus 3 à 1 en huitièmes de finale.

« L’Argentine est un pays de pointe avec des joueurs de pointe. Pour nous, le tournoi commence maintenant. Je ne veux pas diminuer les pays que nous avons affrontés dans les rondes précédentes. »

Le sélectionneur argentin, Lionel Scaloni, a été un peu plus élégant dans son appréciation de la compétition.

« Les huit équipes en quarts de finale pourraient jouer la finale. La ligne est très mince et il est difficile de dire qui est le favori. »

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Discipline

Peu importe ses humeurs, la recette de van Gaal fonctionne manifestement, puisque son équipe est presque parfaite jusqu’à maintenant avec trois victoires et un match nul.

Sa philosophie est axée sur un jeu discipliné en défensive et précis en attaque. Ça donne une production de huit buts contre seulement deux buts encaissés.

« On voit les résultats avec Louis, on n’a pas encore perdu, a fait remarquer Memphis Depay. Notre discipline s’est grandement améliorée depuis son arrivée et c’est important, surtout dans un tournoi. On a une équipe qui peut jouer dans une différente variété de styles et de différentes façons. »

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Louis van Gaal n’a pas manqué de rappeler que sa façon de jouer n’a pas été saluée quand il a commencé à l’implanter.

« En 2014, quand j’ai commencé à développer un style plus défensif, j’ai reçu beaucoup de critiques et maintenant, tout le monde joue comme ça. Avoir une défense compacte est simplement une façon plus facile de jouer que d’attaquer tout le temps. »

À ce titre, il a minimisé le jeu pourtant très attrayant du Brésil depuis le début du tournoi.

« Le Brésil joue quasiment de la même façon que nous. Oui, ils ont des joueurs fantastiques, mais c’est une équipe de contre-attaque. »

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Arrêter Messi

Les Pays-Bas font face à leur plus grosse menace du tournoi, Lionel Messi, auteur de trois buts et une passe jusqu’à maintenant.

« Nous n’allons pas révéler nos tactiques parce que ça serait plutôt stupide de le faire, a dit van Gaal d’un ton cassant. Mais c’est facile de dire qu’on va vouloir bloquer les lignes dans sa direction. »

Ça ne semble pas trop inquiéter Lionel Scaloni, qui voit continuellement sa vedette avoir plus d’un joueur sur le dos.

« On verra ce qui se passe sur le terrain, nous sommes habitués à ce que nos adversaires aient quelque chose de prévu. »

En forme

Même si l’Argentine a joué quatre matchs en 11 jours, il semble que tout le monde soit en relative bonne forme.

« Nous avons eu plusieurs jours pour nous reposer, pour voir nos familles et nous détendre. Nous serons prêts mentalement et physiquement », a assuré Alexis Mac Allister.

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Il n’y a pas qu’eux qui seront en forme. Les Néerlandais s’attendent à un stade à forte majorité argentine.

« Mes joueurs sont assez professionnels pour gérer les partisans argentins. Bien sûr que ça ne sera pas facile s’ils sont 40 000 et que nous ne sommes que 1400 », a mentionné Louis van Gaal.

Louis van Gaal, un personnage plus grand que nature

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DOHA, Qatar | Louis van Gaal a la réputation de ne pas avoir la langue dans sa poche et il y a fait honneur dans une conférence de presse d’avant-match remplie de malaises.

Le sélectionneur néerlandais est reconnu pour son franc-parler et pour ses manières parfois directes. Il possède aussi un humour déconcertant. Il devait être à son aise quand il dirigeait Manchester United puisque l’humour peut parfois y être cassant.

Et il n’a pas hésité à rabrouer un journaliste qui lui a posé une question qu’il ne jugeait pas pertinente.

Il a donc beaucoup été question de son caractère au cours de la conférence de presse, plus en fait que du quart de finale contre l’Argentine.

Les propos de l’Argentin Angel Di Maria sont revenus dans le portrait. Celui-ci a récemment dit que van Gaal, qui l’a dirigé au Man U justement, était le pire entraîneur qu’il avait eu au cours de sa carrière.

Des bisous

Louis van Gaal a pris un ton paternaliste pour remettre les choses en contexte.

« À l’époque, il a vécu beaucoup de problèmes, dont une invasion de domicile. Un entraîneur doit parfois prendre des décisions qui ne plaisent pas toujours à tout le monde. Mais croyez-moi, un entraîneur ne fait rien sans raison », a-t-il commencé en se tournant vers Memphis Depay qui était à ses côtés.

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« À Manchester, j’ai une fois relégué Memphis sur le banc pour la finale de la FA Cup. Mais regardez comment nous nous traitons maintenant. Maintenant, on s’embrasse sur la bouche. Oui, c’est comme ça dans le football. »

Et Depay a ensuite été questionné sur son entraîneur de qui il s’est senti obligé de faire l’apologie dans un malaise parmi d’autres.

« Notre entraîneur a du caractère, il a un bon sens de l’humour et nous apprécions ça. Les joueurs respectent l’entraîneur-chef, c’est un sélectionneur fort et merveilleux qui comprend ce qu’est notre devoir. »

Le bonhomme doit bien faire quelque chose de correct puisque l’Oranje est invaincue sous ses ordres avec une fiche de 14 victoires et 5 matchs nuls.

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Avenir

Pour toute son exubérance et son côté rugueux, van Gaal est effectivement plutôt drôle, bien que maladroit, mais il est aussi capable d’autodérision.

Ainsi, quand le sujet de son avenir après le tournoi a été abordé, il n’a pas manqué de rire de lui-même un peu.

« Je ne suis pas un entraîneur-chef, je fais seulement ça par loyauté nationale parce qu’il y avait une situation d’urgence.

« Peut-être que, si une offre incroyable se présente, je continuerai, mais j’ai 71 ans même si j’ai l’air merveilleusement jeune. »

Cohue autour de la conférence de presse de l’Argentine

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DOHA, Qatar | La confrontation entre l’Argentine et les Pays-Bas a commencé à la conférence de presse d’avant-match, mais elle n’a pas opposé les deux équipes.

On a plutôt assisté à une scène burlesque impliquant les gestionnaires de la FIFA et des dizaines de journalistes venus des quatre coins du monde.

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Voyez-vous, il y a deux salles de conférence de presse au centre média et l’une est plus grande que l’autre. L’Argentine devait suivre les Pays-Bas dans la petite salle, mais en raison de l’intérêt des médias, il y avait trop de demandes, on a donc décidé de déplacer l’Argentine dans la plus grande salle.

Tout ce beau monde entassé dans la petite salle bondée s’est rué vers la sortie qui est devenue un goulot d’étranglement et la situation s’est répétée à l’entrée de l’autre salle où l’accréditation de tout le monde devait être scannée.

Comme on craignait le manque de place, c’est vite devenu un gros bordel aux portes de la nouvelle salle où les journalistes argentins avaient déjà pris place. On se serait cru au Stampede de Calgary.

Mosh pit

Comme il y avait plus d’une cinquantaine de journalistes qui jouait du coude pour entrer, la tension a rapidement monté, surtout qu’on laissait d’abord passer les détenteurs de droits télévisuels, dont l’accréditation est d’une couleur différente.

Puis on a laissé passer les journalistes néerlandais, ce qui tombe sous le sens.

Mais pendant tout ce temps, la frustration continuait de monter et les tempéraments s’enflammaient.

On s’est rapidement senti comme dans le « pit » au Vans Warped Tour. Oui, l’auteur de ces lignes est un vieux punk. Et la référence trahit son âge.

Incompréhensible

Ce qui est incompréhensible dans tout ça, c’est pourquoi la FIFA a été si désorganisée devant une situation pourtant facile à régler. 

Il aurait tout simplement fallu tenir toutes les conférences de presse dans la grande salle. On est en quarts de finale, l’intérêt augmente et, en plus, il y avait le Brésil et l’Argentine comme protagonistes.

C’était donc une évidence qu’il y aurait foule pour ces rendez-vous.

Dans tout ça, la FIFA a mal paru. On avait l’impression que c’était organisé par les loisirs de Saint-Eusèbe. Et on ne dit pas ça pour être méchant à l’endroit de Saint-Eusèbe, bien au contraire.

Résultat des courses, la conférence de presse de l’Argentine a commencé avec près de quinze minutes de retard.

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