Élection partielle dans Marie-Victorin: duel au pistolet entre PSPP et Legault
Vincent Larin
Le débat sur le déclenchement de l’élection partielle dans Marie-Victorin a pris des airs de duel au pistolet mardi. Alors que le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, maintient le suspense sur sa candidature, François Legault dit attendre sa réponse avant d’annoncer s’il lui oppose un candidat.
Le premier ministre a toutefois confirmé que ce prochain affrontement électoral n’aura pas lieu avant les Fêtes.
Même s’il juge que «ce serait à notre avantage» de déclencher rapidement cette élection compte tenu de la position avantageuse de la Coalition Avenir Québec dans les derniers sondages, les gens «ont eu deux élections, une au fédéral, une au municipal, rapidement, donc on va leur laisser un petit peu de répit».
Scrutin rapide demandé
Malgré tout, Paul St-Pierre Plamondon insiste pour que le scrutin se tienne rapidement, même s’il refuse de confirmer pour l’instant s’il se présentera dans l’espoir de finalement accéder au poste de député.
«En politique, les choses peuvent changer très rapidement et, nous, on veut que le gouvernement se commette à tenir une élection maintenant», s’est-il borné à dire lorsque pressé de questions par les journalistes mardi.
Le chef péquiste ne s’attend pas à se faire offrir un passe-droit par les autres formations politiques qui, selon une tradition parlementaire, auraient pu choisir de ne présenter aucun candidat pour donner une chance à un chef de parti de siéger à l’Assemblée nationale.
- Écoutez l'entrevue de Paul St-Pierre Plamondon avec Benoit Dutrizac sur QUB radio:
Relevant «l’hésitation» de son adversaire, François Legault dit qu’il attendra de connaître la décision de «PSPP» avant de décider si son parti lui opposera un candidat.
«Ça ne semble vraiment pas clair. Il va falloir, à un moment donné, qu'on prenne une décision. Mais je veux lui laisser quand même quelques jours pour y penser», a-t-il indiqué.
QS à part
Mais tous n’attendront pas après le chef péquiste. Peu importe la décision qu’il prendra, Québec solidaire aura un candidat ou une candidate sur la ligne de départ dans Marie-Victorin, a martelé le chef parlementaire de la formation, Gabriel Nadeau-Dubois.
«Je pense qu'on serait bien mal placés de dire aux gens de Marie-Victorin: vous n'aurez pas le droit de voter pour nous. Je pense que les gens de Marie-Victorin ont le droit d'avoir toutes les options», a-t-il affirmé.
Dans une critique à peine voilée à son endroit, la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, estime qu’il s’agit plutôt d’une occasion pour les partis «de s’élever au-dessus de la mêlée».
Elle a réitéré son invitation à Paul St-Pierre Plamondon de se présenter, auquel cas elle ne présentera pas quelqu’un contre lui. Dominique Anglade est toutefois restée floue quant à ce qu’elle entend faire si le chef péquiste se présente et que Québec solidaire lui oppose un candidat.
Château fort
La circonscription de Marie-Victorin, sur la Rive-Sud de Montréal, deviendra bientôt orpheline de député lorsque sa représentante actuelle, l’ex-péquiste Catherine Fournier, aura été confirmée dans ses nouvelles fonctions de mairesse de Longueuil.
Selon la Loi électorale, le gouvernement disposera alors de six mois pour déclencher une élection partielle.
Le comté était considéré jusqu’à récemment comme un château fort du Parti Québécois, qui l’a remporté à presque chaque élection depuis sa création en 1980.
Cette élection partielle sera la chance pour le Parti conservateur du Québec de présenter un premier candidat depuis l’élection de son nouveau chef, Éric Duhaime.
«Ce n’est pas François Legault, Dominique Anglade, GND et PSPP qui décideront qui va parler en votre nom à l’Assemblée nationale. Au peuple d’élire ses députés!» a indiqué ce dernier sur Twitter.
Évoquant un choix «naturel» au sujet du comté convoité, l’ex-péquiste Martine Ouellet a aussi annoncé son intention de se présenter dans Marie-Victorin puisqu’elle dit être bien implantée dans le Vieux-Longueuil et y habite depuis longtemps.
«Cette élection incarnera le premier pas électoral de l’histoire de notre parti. Comme chef de Climat Québec, je considère qu’il m’appartient de briser la glace», a-t-elle indiqué par voie de communiqué.