PSPP brille, Legault attaque

Lors du Face-à-Face de la semaine dernière, François Legault n’avait pas seulement livré une performance assez quelconque, avec sa moue qui ne traduisait pas l’enthousiasme. Il avait aussi semé la graine de plusieurs autres controverses qui allaient bousiller l’essentiel des journées suivantes.  

L’exemple suprême est l’affirmation voulant que tout était réglé en matière de relations autochtones à l’hôpital de Joliette. Il avait le droit de dire que de nombreuses actions ont été entreprises, qu’il est confiant que des améliorations s’en suivront. Mais dire que tout est réglé ? Évidemment que cette affirmation allait mal tourner.  

Le chef de la CAQ s’est certainement présenté à ce débat plus détendu et plus motivé à participer à l’exercice. Il aura réussi à placer un peu plus ses propositions pour l’avenir. Mais il a surtout exprimé hors de tout doute son obsession pour Québec solidaire. Sur tous les thèmes, il a tenu à lancer des flèches à Gabriel Nadeau-Dubois de façon compulsive.

Du côté négatif, il s’est maintenu dans un personnage un peu grognon. Du côté positif, il a fait ressortir efficacement le caractère irréaliste de plusieurs propositions de Québec solidaire.  

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Le chef du PQ

Paul St-Pierre Plamondon rentrait dans ce débat sur une lancée. Il avait accompli pas mal de choses dans les trois premières semaines de campagne : redonner une pertinence à son offre politique, sortir le PQ des bas-fonds des sondages et se faire connaître lui-même comme un chef politique de calibre.  

Il a continué sur sa lancée. Même attitude positive, mais avec un peu plus de mordant. Une dose d’idéalisme qui fait du bien. Il a su insérer son discours indépendantiste sans que cela devienne caricatural. Pas de théâtre, pas de faux-fuyant, il sonne vrai.  

Anglade à cœur ouvert

Dans des circonstances très difficiles, je crois que Dominique Anglade a fait de très bonnes choses pour stopper la glissade de son parti. Elle a exprimé avec sincérité des idées qui lui sont chères.  

Son défi maintenant sera de marteler quotidiennement des motivations pour encourager son électorat à se déplacer le jour du vote. Le vote libéral risque d’être amorphe dans une cause perdante.  

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Nadeau-Dubois

Gabriel Nadeau-Dubois arrivait gonflé à bloc. Peut-être trop. Il a voulu en ajouter une couche du côté théâtral. Plus énervant qu’efficace. Il n’a plus rien à prouver du côté de la performance oratoire. Il devait plutôt rassurer concernant le radicalisme de son parti et certaines aspérités de son programme.  

Il est resté empêtré dans les véhicules surtaxés et sa définition alambiquée des ultrariches. Paul St-Pierre Plamondon l’a fait mal paraître en rappelant la proposition de Québec solidaire de détaxer les repas de luxe dans les grands restaurants.  

Des flashes Duhaime 

Quant à Éric Duhaime, il a eu plusieurs très bons moments. 

Sur ses sujets forts, il fut bref, efficace, clair pour soumettre des propositions nettement différenciées de ses adversaires. 

Cependant, sur d’autres thèmes, il était évident que le Parti conservateur avait peu à proposer. 

Sur ces sujets, M. Duhaime restait en dehors du débat ou s’en tenait à des généralités.   

Notes accordées aux chefs

• François Legault: 8/10
• Dominique Anglade: 8/10
• Paul St-Pierre-Plamondon: 9/10
• Gabriel Nadeau-Dubois: 7/10
• Éric Duhaime: 8/10