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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Prudence!

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Photo portrait de Nathalie Elgrably

Nathalie Elgrably

2022-03-18T09:00:00Z
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Selon un sondage Léger dévoilé lundi, 74 % des Canadiens pensent que les pays de l’OTAN devraient se préparer à une intervention militaire contre la Russie. Voilà qui devrait réjouir le président ukrainien.

Certes, les images de destruction auxquelles nous sommes exposés suscitent l’indignation. Mais l’heure n’est pas à l’émotion. Vu l’enjeu, il faut garder la tête froide et les idées claires.

Implications

Tous ces va-t-en-guerre réalisent-ils les implications potentielles d’une intervention militaire de l’OTAN ? Ces excités du fusil comprennent-ils que cela pourrait déclencher une guerre mondiale ? Et la guerre, on sait quand elle commence, mais personne ne sait comment elle évoluera ni quand elle s’achèvera. 

Lors de son intervention devant le Parlement canadien, Zelensky nous a invités à imaginer que les bombardements ont lieu ici même. Soit ! Imaginons la guerre chez nous.

Imaginons la conscription. Imaginons nos enfants qui partent au combat. Imaginons l’angoisse de ne plus jamais les revoir. Imaginons qu’ils reviennent mutilés et traumatisés. Imaginons manquer de nourriture. Imaginons nos villes en ruines. Imaginons nos rues jonchées de cadavres. Imaginons l’odeur des corps en putréfaction. Et imaginons que ces corps soient ceux des êtres qui nous sont chers. Car la guerre, c’est ça ! 

Rien ne garantit que nous puissions suivre les interventions militaires en regardant la télé dans nos intérieurs bien douillets. Il faut être conscients d’un éventuel embrasement. Car si on a trouvé la pandémie difficile, une guerre serait infiniment pire. Voulons-nous vraiment courir ce risque ?

Raison

En 1914, les Canadiens chantaient dans les rues lors de la Déclaration de guerre. C’est avec ferveur et volontarisme qu’ils se sont enrôlés. Ils étaient persuadés que la guerre serait victorieuse et « terminée à Noël ». On connaît la suite.

Alors, méfions-nous de la vision romantique de la guerre que dépeignent les soldats de salon. Dans un contexte explosif, le calme, la sagesse et la plus fine diplomatie doivent l’emporter sur l’excitation puérile. 

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