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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Proxénétisme: il recrute sa victime dans une maison d’hébergement pour femmes

La victime a été sous le joug de Jean-François Piché pendant plusieurs mois

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2025-04-18T19:30:00Z
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Le calvaire d’une victime vulnérable qui s’est fait recruter par un proxénète aux abords d’une maison d’hébergement pour femmes s’est terminé uniquement lorsqu’elle a fini à l’hôpital.

Le procès de Jean-François Piché devait s’ouvrir lundi au palais de justice de Montréal. Il a toutefois décidé de couper court au processus judiciaire en plaidant coupable à plusieurs accusations, dont celle de proxénétisme.

L’homme de 29 ans a rencontré sa victime en mai 2022, près du centre d’hébergement pour femmes où elle résidait.

Lors de leur discussion, la femme lui a indiqué avoir perdu son argent. Piché lui a alors proposé de se prostituer.

Ils se sont rendus dans la chambre de la victime. Rapidement, l’accusé a pris des photos d'elle et les a publiées sur un site de vente de services sexuels.

Des clients au centre

Un premier client est arrivé dans l’heure suivante au centre d’hébergement.

Deux jours plus tard, l’accusé est revenu au refuge pour femmes. De nouveaux clients allaient bientôt arriver, a-t-il indiqué à la victime.

« Elle était sous l’impression qu’elle n’allait plus vendre de services sexuels après le premier client, mais l’accusé lui a fait part qu’ils allaient faire de l’argent ensemble, se marier et acheter une maison», mentionne-t-on dans le résumé conjoint des faits.

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Elle a alors accepté de rencontrer quelques clients directement depuis son centre d’hébergement.

Plusieurs d’entre eux étaient toutefois mal à l’aise et ont changé d’idée lorsqu’ils ont découvert où ils devaient se rendre.

C’est pourquoi la victime a emménagé avec l’accusé, insistant, deux semaines plus tard dans un appartement du Plateau-Mont-Royal.

Pour lui faire plaisir

Elle recevait deux à cinq clients par jour dans ce logement. Elle n’était pas mise au courant à l’avance, puisque Piché s’occupait des rendez-vous, des prix et des horaires.

«Lorsqu’elle mentionnait qu’elle n’avait pas envie, des rendez-vous étaient tout de même pris par l’accusé et elle finissait par accepter de rendre ses services sexuels aux clients, puisqu’elle voulait faire plaisir à l’accusé», précise-t-on dans le document judiciaire.

Au départ, elle remettait à Piché 25% des recettes. Au fil des semaines, elle a dû lui remettre jusqu’à la moitié de ses profits. Et si le client payait par virement Interac, la victime ne recevait pas un sou.

Pendant plus de deux mois alors qu’elle résidait chez le proxénète, la victime déboursait 300$ pour le loyer, payait l’épicerie et s’occupait des tâches ménagères. Elle avait l’impression d’être en couple avec l’accusé, même s’il la traitait de «pute».

En juillet 2022, une chicane à propos des revenus de la prostitution a toutefois dégénéré au point où la femme a dû être conduite en ambulance jusqu’à l’hôpital.

Des policiers ont à ce moment rencontré la victime, qui a donné des détails aux enquêteurs. Jean-François Piché a rapidement été arrêté, puis accusé.

Il sera de retour en cour en juillet pour la suite des procédures.

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