Protéger le français pour protéger le Québec

Yegor Komarov, président du Forum Jeunesse du Bloc Québécois de Montréal-Est et étudiant à la maîtrise en droit notarial
Le projet de loi 96 permet d’ouvrir de nouveau le débat sur la protection de la langue française. Enfin! C’est toujours important que ce sujet revienne dans l’actualité afin de ne pas oublier la nécessité de conserver la francophonie québécoise. La spécificité française du Québec est ce qui fait de cette nation un lieu fascinant en Amérique.
Une part non négligeable de notre société considère malheureusement la langue française comme étant un simple outil de communication. Ils se trompent. La langue est un aspect primordial et indissociable de l’identité d’un peuple. Des premier Français arrivés en Nouvelle-France jusqu’à aujourd’hui, en passant par la rébellion des Patriotes, la revanche des berceaux, la période ultramontaine et la Révolution tranquille, le français a toujours accompagné le peuple québécois tout au long de son récit national. Il est impossible de parler de l’histoire du Québec sans aborder sa volonté de protéger sa culture, son mode de vie, jadis sa religion et aujourd’hui sa laïcité, et bien évidemment, sa langue.
nous intéresse.
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350 millions d’anglophones
Le Québec est entouré par plus de 350 millions anglophones. D’années en années, au sein même de notre nation, l’usage du français s’érode dû à la progressive anglicisation et américanisation de la société. Il est important de ne pas sous-estimer les répercussions de cette anglicisation croissante. En Louisiane, le français, autrefois majoritaire, est devenu une langue folklorique parlée par une minorité d’habitants. De même, l’irlandais est en voie de disparition en Irlande, remplacé par l’anglais. Plus proche de chez nous, le bilinguisme institutionnel au Nouveau-Brunswick favorise la prédominance de l’anglais et le nombre de locuteurs francophones diminue à chaque décennie. Si nous voulons éviter que le Québec devienne une province canadienne comme les autres, il faut agir.
Ce contexte oblige le Québec à prendre des mesures fortes de protection de la langue française s’il veut pouvoir la préserver. Il est du devoir de chaque Premier ministre québécois de s’assurer de la pérennité du français afin de pouvoir le laisser en héritage aux générations futures. Le projet de loi 96 est un pas dans la bonne direction, mais il ne va pas suffisamment loin. Il est primordial d’appliquer la loi 101 dans les cégeps ainsi que dans les entreprises fédérales si on veut assurer la survie du français. Il faut s’assurer que le Québec ne finance pas sa propre anglicisation par le surfinancement des institutions scolaires anglophones. De plus, il faut un rapatriement des pouvoirs en immigration afin que le Québec puisse être le seul maître de son destin. La démographie dicte l’Histoire.
Vouloir protéger le français n’équivaut pas à s’opposer à l’apprentissage personnel d’une autre langue. Cela ne signifie pas non plus vouloir se couper du reste du monde. Étant d’origine ukrainienne, je maîtrise l’ukrainien et le russe, mes langues maternelles, en plus de l’anglais et du français.
Pas pénalisé
J’ai effectué tout mon parcours académique dans le système francophone et cela ne m’a pas pénalisé, contrairement à ce que certains adeptes de la francophobie qui aiment parler des institutions scolaires francophones avec mépris prétendent. Le fait d’être polyglotte ne m’empêche pas de reconnaître que le français doit primer au Québec et de soutenir sa préservation en tant que langue commune. Le Québec est une nation française et doit le rester.
C’est une réalité que chaque nouveau venu doit accepter. Il faut absolument que les Québécois gardent espoir et se tiennent debout pour la protection du français afin d’assurer leur survie en tant que peuple distinct et permettre la continuation de l’aventure française en Amérique.

Yegor Komarov, Président du Forum Jeunesse du Bloc Québécois de Montréal-Est Étudiant à la Maîtrise en droit notarial