Prosternation devant Rodgers

Stéphane Cadorette
Il est grand, le mystère d’Aaron Rodgers...
Le quart-arrière étoile des Packers continue de se faire attendre. Souhaite-t-il revenir avec les Packers de Green Bay? Accepte-t-il d’être échangé aux Jets de New York? Se sent-il mûr pour une retraite dorée?
Le temps file et même si plusieurs signes semblent pointer vers un saut chez les Jets, il n’y a toujours aucune confirmation sur ses plans.
Le grand Rodgers n’en a visiblement rien à battre. Il avait dit lui-même à la fin de la saison qu’il était conscient des conséquences de sa décision et qu’il ne se voyait pas étirer la sauce pendant de longues semaines. Et pourtant...
Il a même annoncé en grande pompe à son publiciste Pat McAfee qu’il partait en retraite fermée dans la grande noirceur pour quelques jours et qu’il rendrait sa décision ensuite. On attend toujours.
Une liste de souhaits
Après une telle carrière, Rodgers a peut-être acquis le droit de réfléchir longuement. S’il veut consulter une voyante, s’adonner au tarot ou observer le positionnement des étoiles pour déterminer son avenir, grand bien lui fasse.
Là où son égo démesuré se manifeste vraiment, c’est que monsieur aurait transmis aux Jets une liste de souhaits. L’information ne provient pas d’une diseuse de bonne aventure, mais d’une journaliste bien branchée du réseau ESPN.
Ainsi, Rodgers aurait demandé que son receveur chez les Packers, Allen Lazard, se joigne à lui chez les Jets, ce qui est chose faite.
Va pour cette acquisition qui est justifiable à la limite, mais Rodgers aurait aussi glissé les noms du vétéran ailier rapproché Marcedes Lewis et d’un autre receveur, Randall Cobb. Si les Jets se tournent vers du bois mort comme Cobb, c’est qu’ils n’ont pas de colonne.
À quel point doivent-ils continuer de se prosterner devant le roi?
L’ennui, c’est que depuis 10 ans, les Jets sont derniers de la ligue au chapitre des points par match (18,5), des verges par match (312,6), des verges par jeu (5,0) et du coefficient d’efficacité chez les quarts-arrières (76,5). Bref, ils sont désespérés.
Incompréhensible
Certains répliqueront que Rodgers a régressé parce qu’il n’avait plus suffisamment d’armes à Green Bay. Pourquoi donc se serait-il entiché de l’idée d’amener avec lui les mêmes joueurs?
D’autant plus que les Jets misent sur le jeune receveur Garrett Wilson, qui vient d’obtenir le titre de recrue offensive de l’année dans la NFL.
Les Packers en ont soupé de son attitude des dernières années, où il s’est de plus en plus imposé dans le double rôle de joueur et directeur général. L’organisation désire se tourner vers le jeune Jordan Love, choisi au premier tour du repêchage de 2020.
Un cirque similaire s’était déroulé à Green Bay en 2008 avec le vétéran Brett Favre, qui avait été échangé aux Jets pendant que le jeune Aaron Rodgers attendait depuis trois ans d’avoir sa chance avec les Packers. La vie est une roue qui tourne.