Proprio de garderie fraudeuse: contrairement à sa sœur, elle accepte sa sentence pour avoir floué des parents
Khadija El Boukhari s’en est sortie avec de la prison à domicile, mais elle devra rembourser les montants fraudés


Michael Nguyen
Une propriétaire de garderie qui a détourné des milliers de dollars à des parents a accepté sa peine de neuf mois de prison à domicile, contrairement à sa sœur, qui a déguerpi du pays pour le même type de crime.
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«La peine aurait pu être beaucoup plus sévère. Neuf mois, ce n’est pas énorme», a commenté la juge Nathalie Fafard ce vendredi au palais de justice de Montréal.
Face à la juge se tenait Khadija El Boukhari, l’ex-propriétaire de La Ronde des bisous, située dans le quartier Ahuntsic-Cartierville. Il s’agissait d’un établissement privé, mais El Boukhari a fait croire à des parents que son établissement était subventionné et que garder leurs enfants ne leur en coûterait que 8$ par jour.
La fraudeuse de 45 ans usait ensuite de divers stratagèmes pour obtenir des crédits d’impôt de frais de garde, au détriment des parents.
«Elle leur explique que le gouvernement déposait la subvention dans le compte bancaire des parents et que ce montant allait automatiquement être dirigé dans le compte bancaire de la garderie», est-il mentionné dans le résumé des faits.
De 2017 à 2020, elle a réussi à empocher un peu plus de 37 000$ au détriment des parents. Le stratagème a été éventé quand le fisc s’est lancé aux trousses des victimes, afin de récupérer l’argent envoyé à leurs noms.

Comme sa sœur
Ce crime, qui a causé bien des soucis aux parents, n’était pas unique. En fait, la sœur de l’accusée a fait de même dans sa propre garderie de la rue Hochelaga, flouant neuf familles entre 2016 et 2022.
Fatima El Boukhari a écopé d’un an de prison ferme, mais elle a profité d’une libération sous caution pour fuir au Maroc.
«J’ai des enfants! C’est injuste! C’est injuste! On est-tu au Québec?» avait-elle lancé dans une de ses dernières déclarations à la cour, après s’être fait indiquer qu’elle devait également rembourser 70 000$ aux parents floués.

Khadija El Boukhari, de son côté, n’a pas dit un mot lors du prononcé de sa sentence, ce vendredi. Elle a plutôt laissé parler son avocate, Me Amélie D’Assylvas, qui a expliqué que l’accusée cherchait du travail et qu’elle commençait des études en ressources humaines à l’université.
Me Sarah-Audrey Daigneault de la Couronne a ensuite annoncé que les neuf mois de prison à domicile constituaient une «suggestion commune» des deux parties. Durant cette période, la fraudeuse devra rester au Québec, tout en remboursant une première partie des sommes volées.
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Mais dans neuf mois, Khadija El Boukhari ne pourra pas tourner la page, puisque la juge l’a également condamnée à rembourser 37 000$ supplémentaires aux victimes. Elle aura toutefois huit ans pour le faire.
«C’est une très longue période», a convenu la juge Fafard.