À seulement 16 ans, Charles-William Delisle est devenu copropriétaire d'une épicerie économique, l'Écono Club de Thetford Mines. Il rêvait d'avoir sa propre entreprise depuis de nombreuses années, une passion qui s'est transmise de père en fils.

C'est en 2020, que son père Jean-François Delisle, a décidé de prendre un congé sans traitement de son emploi d’enseignant, afin de se concentrer sur le projet. 

«Mon fils depuis l'âge de 13 ans me disait qu'il voulait avoir une épicerie un jour, qu'il voulait acheter un IGA», explique M. Delisle. «Donc, je lui ai proposé de partir notre petite épicerie, j'ai dit : on va voir si tu es capable, si tu aimes ça.» 

Pour lui, c'était une occasion de passer du temps avec son fils. Le duo a ainsi bâti son entreprise de A à Z.

«On a visité des épiceries économiques dans tout le Québec pour voir ce qui se faisait, ensuite pendant tout l'été, nous sommes venus dans ce local, nous avons mis des tablettes, une caisse... », raconte l'adolescent. 

Pour lui, c'est un rêve qui devient réalité. 

«Je suis très chanceux et je suis très reconnaissant envers mon père.»

C'est un sentiment de fierté qui habite le père du jeune entrepreneur. 

«Je suis fier de mon fils, de ce qu'on a fait en un an, d'être partie de rien. Lorsque nous avons commencé, c'était un gym ici.»

Le commerce compte deux employés. Pour la caissière Brigitte Hamel, avoir un patron toujours au secondaire ne change rien. 

«J'ai un grand respect pour Charles-William autant que pour son papa, tout le monde est chaleureux ici», dit-elle.

L'adolescent voit grand. Il souhaite étudier en administration au cégep pour en apprendre davantage sur la gestion d'une entreprise. Lorsqu'il sera prêt, M. Delisle se retirera complètement du projet pour laisser les rênes du commerce à son fils.

«Éventuellement, on veut que ça progresse, Charles-William a beaucoup d'idées marketing et de développement pour l'entreprise.»

Un concept qui tombe à point

Alors que l'inflation bat des records au Canada, ce concept d'épicerie économique tombe à point. 

«En raison de l'inflation, les prix des autres épiceries montent, donc nous aussi on doit monter, mais on essaie de le faire moins que les autres», lance l'adolescent. «On veut que les gens économisent.» 

Selon les Delisle, c’est un modèle qui gagne à être connu. 

«Ça va devenir une tendance, de plus en plus les gens vont se tourner vers cette alternative.»

D'ailleurs, leur clientèle ne cesse de croître depuis la dernière année.

Plusieurs autres épiceries économiques existent un peu partout dans la province.