Propos violents en ligne: Marchand invite ses adversaires à condamner
Il en appelle aussi aux gouvernements pour trouver une voie d’apaisement de la violence sur les réseaux sociaux

Stéphanie Martin
Émotif par moments, le maire de Québec, Bruno Marchand, a appelé ses adversaires dans la course à la mairie à condamner les propos haineux en ligne, et il interpelle les gouvernements supérieurs pour trouver des solutions à ce fléau.
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«Y’a personne qui rigole. Honnêtement, avoir à appeler ma fille pour dire qu’il va sortir dans les médias qu’il y a des menaces de mort, que quelqu’un a été arrêté ou que la police pose des actions, je ne fais pas de la politique pour ça», a laissé tomber le maire sortant de Québec, Bruno Marchand, avec émotion.
En réaction aux reportages du Journal sur le ton délétère et les propos haineux tenus en ligne par des individus qui commentent sur les pages Facebook des partis politiques ou bien par des anonymes sur des fils X, le maire sortant a de nouveau dénoncé avec force ces gestes. Il dit le faire pour toutes les personnes qui ont «l’abnégation» de se présenter en politique.
Le climat que cela crée est dangereux, martèle-t-il. «Banaliser ça, c’est cautionner par son silence, bien involontaire, quelque chose qui n’a pas de sens.» Le maire a d’ailleurs publié un long texte à ce sujet sur Facebook.
Menaces de mort
Il affirme avoir lui-même reçu trois ou quatre menaces de mort en quatre ans. Il en appelle à ses adversaires pour s’unir contre ces débordements, qui sont malgré tout l’œuvre d’«une minorité».
Il demande donc à chaque candidat à la mairie de dénoncer haut et fort ces propos. «Chaque leader de parti à Québec devrait le faire, et dire que ça n’a pas de sens, que c’est intolérable et on le condamne.» Il se dit même prêt à faire front commun publiquement à leur côté pour que le message porte davantage. «On est-tu capable de dénoncer ça unanimement? Si on n’est pas capable, on a un problème.»
Sur un autre front, il croit que les gouvernements supérieurs devraient se pencher sur la hausse des discours haineux en ligne. Car les choses ont empiré depuis les dernières élections il y a quatre ans, selon lui. «Si le ton monte comme ça encore pendant quatre semaines, on va être où dans quatre semaines?» s’inquiète-t-il.
Il n’est pas le seul à en subir les contrecoups. Plusieurs de ses candidats ainsi que d’autres figures publiques ou politiques en font les frais également. «J’espère que le gouvernement va regarder ça parce que le climat, lui aussi il le subit [...]. Tant mieux s’ils sont capables de trouver une voie.»
En fin de journée, lundi, le fil X Indécrassable Québec, identifié dans le reportage du Journal comme étant un déversoir de propos désobligeants et violents, n'était plus accessible et affichait un message d'erreur.
À Montréal
Quant au candidat de Soraya Martinez Ferrada, à Montréal, qui a proféré des injures sur les réseaux sociaux à son endroit, M. Marchand dit qu’il a discuté avec Mme Martinez Ferrada en fin de semaine. Il n’a pas donné son opinion sur ce qu’elle devrait poser comme geste, soit de l’exclure ou de le garder, mais a affirmé qu’un candidat qui a tenu de tels propos en ligne ne pourrait pas faire partie de son équipe.
La ministre des Affaires municipales, Geneviève Guilbault, a dénoncé «avec véhémence et fermeté toute forme d’agressivité, d’intimidation, de harcèlement, de menaces et de propos haineux ou injurieux auprès des élus, et ce, tous paliers confondus». Elle a référé au projet de loi adopté pour mieux protéger les élus municipaux face aux comportements abusifs. «On peut débattre de façon courtoise, libre et saine tout en se respectant. »
— Avec la collaboration de Marc-André Gagnon
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