Propos trompeurs sur la loi 96 : «Il faut lire la loi avant de la critiquer», tonne Roberge
Gabriel Côté | Agence QMI
Le ministre de la langue française, Jean-François Roberge, a dénoncé les «faussetés» proférées par une élue libérale fédérale, qui a affirmé que les anglophones ne peuvent pas se faire soigner en anglais au Québec.
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«C’est une fausseté de penser que les gens de la minorité anglophone ne peuvent pas se faire soigner en anglais. C’est complètement faux, il faut lire la loi avant de la critiquer», a-t-il tonné, mardi après-midi, dans les couloirs du parlement.
Devant le comité qui étudie le projet de loi C-13 qui étudie la réforme de la loi sur les langues officielles, la députée libérale fédérale Emmanuelle Lambropoulos a raconté vendredi dernier l’histoire d’une dame de sa circonscription qui se serait vu refuser des soins en anglais dans une clinique médicale à Montréal.
«Je vais laisser M. Trudeau gérer son caucus, mais l’essentiel là, c’est la protection du français, c’est la défense du français», a commenté Jean-François Roberge.
Le ministre de la Langue française plaide pour une «mise à jour» du projet de loi C-13.
«Il faut se rendre compte que C-13, dans sa mouture initiale, avant l’adoption de notre loi 96, il y avait des avancées là-dedans. Depuis ce temps-là, on a voté 96, les entreprises à charte fédérale sont assujetties à la Charte de la langue française, donc C-13 est un peu périmé. Il faut que le gouvernement fédéral, avec les oppositions, fassent une mise à jour», a-t-il conclu.
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Malaise chez les libéraux provinciaux
Appelé à réagir aux propos de Mme Lambropoulos, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay a dit qu’il préférait «laisser la députée fédérale justifier ses propos».
Mais quand on lui a fait remarquer que le PLQ s’est déjà engagé à retirer la clause de la loi 96 limitant l’accès des anglophones aux soins de santé alors que cette clause n’existe pas, M. Tanguay a laissé transparaitre un certain malaise.
«Écoutez, je pense que, là, on faisait référence, entre autres, à l'article par rapport aux nouveaux arrivants. Mais, à ce chapitre-là... Les craintes qui ont été à ce chapitre-là, qui ont été soulevées lors du dépôt du projet de loi no96, ne se sont pas matérialisées dans les faits. Et peut-être qu'on faisait référence, ce n'est pas moi qui ai écrit la ligne, mais je vous y réponds aujourd'hui, c'est moi le chef intérimaire, là, je vais répondre à la question, probablement qu'on faisait entre autres référence aux six mois pour les nouveaux arrivants», a-t-il répondu.