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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Propos déplacés et racistes: un capitaine de pompiers suspendu pour six mois à Montréal

Le capitaine suspendu travaille à la caserne 61, située à Dollard-des-Ormeaux.
Le capitaine suspendu travaille à la caserne 61, située à Dollard-des-Ormeaux. Ben Pelosse / JdeM
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Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2024-07-10T04:00:00Z
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Le capitaine d’une caserne de pompiers à Montréal a appris à ses dépens que les commentaires déplacés et les blagues à connotation raciste au travail n’ont pas sa place, lui qui a été suspendu pour six mois, a appris Le Journal.

Maxime Paquette, capitaine à la caserne 61, située à Dollard-des-Ormeaux, aurait eu l’habitude des propos déplacés et des blagues racistes dans la dernière année, selon nos informations. En mars, une plainte a été déposée contre lui, ce qui a déclenché une enquête à l’interne.

Au terme de l’enquête, le pompier du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a récemment été suspendu pour six mois sans salaire, toujours selon nos sources. Au moment d’écrire ces lignes, la Ville de Montréal n’avait toujours pas répondu à nos questions.

Un message clair

Le capitaine Paquette cumule 13 ans d’expérience. La sanction contre lui prend notamment en compte son grade et le fait qu’on lui reproche plusieurs événements.

Celle-ci a été grandement applaudie par Joël DeBellefeuille, le fondateur de la Coalition rouge, un groupe qui milite contre le profilage racial et le racisme systémique.

«C’est une première dans ce contexte. Je n’ai jamais entendu une sanction de six mois avant. Ça envoie un message clair, se réjouit-il. En 2024, ça ne passe pas. Entendre des choses comme ça, ce n’est pas drôle pour les victimes qui subissent la discrimination.»

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«J’espère qu’il va prendre ce temps pour penser et réfléchir à ce qu’il a fait», ajoute M. DeBellefeuille.

Une personne de son grade devrait montrer l’exemple, insiste le militant antiracisme.

Une problématique ancrée

Joël DeBellefeuille estime toutefois qu’il ne s’agit pas d’une situation isolée, mais d’une problématique récurrente dans les casernes de Montréal. « On se bat contre ça, on essaie de dénoncer. Il y a encore [très peu] de pompiers racisés », explique-t-il.

D’ailleurs, la Coalition rouge accompagne deux pompiers noirs qui ont déposé à l’automne dernier une plainte pour racisme et discrimination systémiques à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse contre le SIM, la Ville de Montréal et l’Association des pompiers de Montréal. Ceux-ci réclament une enquête externe sur le racisme dans le service ainsi que 40 000$ en dommages chacun.

Quelques mois auparavant, Le Devoir rapportait le parcours semé d’embûches de plusieurs pompiers racisés dans les casernes de la métropole.

L’an dernier, la Ville a finalement mis sur pied un guichet unique pour centraliser les plaintes de racisme faites par les employés.

Conformément à son mandat, le syndicat du capitaine Paquette compte faire enquête afin de valider la portée des propos reprochés, au regard de la suspension de 6 mois « qui peut paraître disproportionnée, à première vue », a écrit l'Association des pompiers de Montréal par courriel au Journal. L'organisation syndicale statuera ensuite sur la pertinence ou non d'en faire appel.

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