Pas question de baisser les taxes sur l’essence au Québec, prévient le ministre des Finances, Eric Girard

Les Québécois ne doivent pas retenir leur souffle. Le ministre des Finances, Eric Girard, prévient qu’il n’est pas question de réduire les taxes sur l’essence pour faire diminuer le prix à la pompe. François Legault, lui, accuse PSPP de craquer sous la pression en formulant une promesse coûteuse.

Le sondage Léger-Le Journal-TVA publié mardi continue de faire des vagues à Québec. 56% des répondants affirmaient vouloir abolir le système québécois de tarification de la pollution, qui entraîne une hausse de 8 à 10 sous le litre sur la facture d’essence.

Depuis deux jours, la CAQ refuse d’expliquer quelles mesures elle entend prendre pour diminuer le prix de l’essence au Québec, qui peut atteindre 30 sous de plus qu’en Ontario depuis que le premier ministre Mark Carney a aboli la taxe carbone ailleurs au pays.

Le Québec, lui, continue de faire bande à part avec son Marché du carbone, auquel il participe avec la Californie.

Questionné dans les corridors du parlement mercredi, le ministre Girard a rejeté la possibilité de diminuer les taxes sur le carburant.

«Nous, on a baissé les impôts et plusieurs fois depuis la pandémie. Quand on s’est fait demander de baisser la taxe sur l’essence, on a toujours dit non parce que c’est incohérent avec nos objectifs de lutte aux changements climatiques.»

Il souligne qu’une diminution de taxes de 10 cents le litre coûterait 1,3 milliard $ au trésor québécois.

À la différence d’une taxe comme celle imposée à l’époque dans le reste du Canada par Justin Trudeau, le Marché du carbone impose un coût directement aux pétrolières, qui est reflété ensuite dans le prix à la pompe.

Legault attaque

Tout en refusant d’abolir le Marché du carbone s’il prend le pouvoir, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a promis mardi de réduire le coût à la pompe, soit en réduisant les taxes, soit en remettant une partie du montant aux consommateurs.

«Monsieur St-Pierre Plamondon, à chaque fois qu’il y a de la pression, il craque, il recule, il fait un virage», a répliqué mercredi le premier ministre François Legault.

Le chef caquiste fait remarquer que son adversaire s’opposait à toutes baisses d’impôt lors des dernières élections générales. «Over my dead body», disait-il à l’époque.

Pour François Legault, la sortie de PSPP s’explique par la bataille pour la circonscription d’Arthabaska, où une élection partielle opposera notamment le péquiste Alex Boissonneault au chef conservateur Éric Duhaime.

Mais le Parti Québécois «n’est pas capable de nous dire où il prendrait le 1,5 milliard $», déplore-t-il.

Prix plancher

En avril dernier, le gouvernement caquiste a annoncé son intention d’abolir le prix plancher pour les stations d’essence, dans l’espoir que la concurrence permette d’offrir de meilleurs prix aux automobilistes.

La mesure n’offre toutefois aucune garantie.