Projets de minimaisons ou conteneurs pour loger des itinérants à Québec
La Ville choisira un ou deux sites à l’extérieur du centre-ville pour rejoindre cette clientèle qui sera accompagnée


Stéphanie Martin
La Ville de Québec veut implanter, dès cet été si possible, des projets pilotes de minimaisons ou de conteneurs pour loger des itinérants à l’extérieur du centre-ville, sur ou un deux sites qui seront choisis par la Municipalité.
Cette solution est prévue dans le nouveau Plan d’action en itinérance. «Le plus vite possible», dès cet été ou dans les prochains mois, on vise la création d’un ou deux sites d’une dizaine de minimaisons ou de conteneurs, habitables et isolés pour l’hiver, pour une ou deux personnes par unité, a détaillé le maire de Québec, Bruno Marchand.
Déjà sur place
Plusieurs sites sont à l’étude, tous situés en banlieue, à l’extérieur du centre-ville. Le «premier critère» pour leur implantation sera la présence déjà sur place de personnes en situation d’itinérance, a mentionné M. Marchand, en marge d’une conférence de presse au Piolet, un organisme de Loretteville qui aide les personnes en difficulté. La Ville y injecte 300 000$ pour agrandir la cuisine qui sert de lieu de réinsertion sociale.
Il est possible que ces sites se retrouvent à proximité de quartiers résidentiels, indique M. Marchand. Ils seront imposés par la Ville sans possibilité de référendum, mais «cela ne veut pas dire qu’on ne consultera pas du tout».
«Pas une piquerie»
«Ça ne sera pas une piquerie, c’est un endroit où les gens vont vivre», a affirmé le maire, qui soutient que les règlements municipaux devront s’y appliquer. Il y aura de l’accompagnement de la part de ressources en santé, avec le partenaire du CIUSSS, pour aider les personnes logées à se reprendre en main, puisqu’il s’agit d’un lieu de logement transitoire.
M. Marchand a convenu que les gens peuvent avoir des «peurs» et des «craintes». «Notre travail, c’est de trouver la bonne proposition de solution et dans le bon quartier.»
«Frapper un mur»
Pour David Boivin, directeur général du Piolet, cette solution est un bon pas pour répondre à un besoin criant qu’il voit sur le terrain et pour lequel son organisme n’est pas habileté à offrir les services nécessaires, en aide d’urgence. Car il existe de l’itinérance en périphérie et c’est cette clientèle qui est visée par les projets pilotes. L’idée n’est pas de déplacer les personnes en situation d’itinérance qui sont au centre-ville, a assuré Bruno Marchand.
«Il y a clairement 8 à 10 itinérants chroniques dans le secteur [de Loretteville] qui viennent cogner chez nous. Ils s’installent dans le bois», témoigne David Boivin. «Dans deux ans, on va frapper un mur tellement il y a de gens dans le besoin.»
Le maire dit qu’il refuse de rester inactif devant le phénomène qui prend de l’ampleur, surtout en pleine crise du logement.
Depuis 2017, le nombre d’itinérants a augmenté de 36% à Québec et le dernier bilan, qui est loin d’être à jour, en dénombre un millier.
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