Projet SAAQclic: «Du chinois» pour la directrice des relations gouvernementales de la SAAQ

Informée «autour de l’îlot» des ajouts de 222 millions $ au projet CASA/SAAQclic à l’été 2022, la directrice des relations gouvernementales de la SAAQ, Nadia Fournier, n’a jamais reçu l’autorisation de transmettre cette information au cabinet de la ministre des Transports avant avril 2023. Le projet était «du chinois» pour elle, ajoutant avoir agi malheureusement comme une simple «boîte à malle» dans ce dossier.

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Le projet de transformation numérique était «du chinois» pour la directrice des relations gouvernementales de la SAAQ. 

Nadia Fournier se décrit comme une simple courroie de transmission dans le projet CASA/SAAQclic, contrairement à ses autres dossiers.

Elle occupait pourtant un rôle clé: transmettre des informations véridiques aux cabinets des ministres François Bonnardel et Geneviève Guilbault. 

Dans le dossier CASA, la haute direction préférait interagir directement avec le gouvernement Legault, a-t-elle souligné. 

C’est principalement le vice-président aux technologies, Karl Malenfant, qui lui transmettait les informations, qu’elle faisait ensuite valider par la PDG ou le PDG de la SAAQ.

«Je ne questionnais pas les chiffres», a-t-elle mentionné devant le commissaire Denis Gallant. Elle prenait des notes lors des rencontres, mais rien de formel.

Mme Fournier soutient que le projet était «très technique et sensible». C’est pour cette raison qu’elle se contentait de faire suivre les informations.

Au courant des extras

Puis, en avril 2022, une nouvelle stratégie contractuelle est en cours d’élaboration par la SAAQ. Les coûts du projet explosent.

Un besoin de 222 millions $ se précise pour terminer la deuxième livraison du projet CASA/SAAQclic. 

À l’été, autour de l’îlot de travail, la directrice des relations gouvernementales de la SAAQ, Nadia Fournier, est informée. Mais, ses supérieurs ne lui demandent pas de transmettre l’information.

Même scénario en novembre 2022, lorsqu’elle est officiellement informée de la signature d’un premier ajout de 45 millions $.

Mme Fournier était convaincue que l’information était transmise par la haute direction au cabinet du ministre des Transports. 

Selon elle, l’ex-PDG Denis Marsolais «prenait en charge la transmission des informations lors des échanges».

La directrice des relations gouvernementales a néanmoins admis qu’elle aurait préféré ne pas être «une simple boîte à malle» dans ce dossier. 

Son rôle ne se limite pas à cette fonction, a-t-elle affirmé. Mme Fournier estime qu’elle aurait dû être informée de toutes les données, compte tenu de son statut.

«Mon rôle idéal est d’être informée de tout», a-t-elle déclaré.

Son témoignage et les preuves présentées devant le commissaire Denis Gallant confirment néanmoins que le cabinet de la ministre Geneviève Guilbault n’a reçu l’ensemble des informations financières qu’à partir d’avril 2023.

Inquiétudes du ministre Bonnardel

Bien qu’elle se considère comme une courroie de transmission, de nombreux courriels et documents démontrent que Mme Fournier était impliquée dans les discussions entourant le dossier avec le cabinet.

Durant l’été 2021, le conseiller du ministre François Bonnardel exprime des inquiétudes concernant les échéanciers et les coûts du projet.

Il craint que le contrat soit consommé plus rapidement, a reconnu Mme Fournier. Le conseiller lui fait également savoir que le ministre Bonnardel est très préoccupé.

C’était principalement l’ancien vice-président aux affaires publiques, feu Dave Leclerc, qui avait pour rôle de rassurer le cabinet.