Projet ÉCO: Anglade veut tripler la production éolienne d’ici 2030

Dominique Anglade s’engage à tripler la production d’énergie éolienne d’ici 2030 afin d’alimenter son projet ÉCO, destiné à créer de l’hydrogène vert.  

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«On pourrait se rendre, probablement, à court terme, à trois fois plus que ce qu’on a aujourd’hui», a déclaré la cheffe libérale en fin d’après-midi samedi, avant de préciser un horizon de 2030.  

Plus tôt dans la journée, M^me Anglade avait été incapable de chiffrer approximativement le nombre d’éoliennes nécessaires pour alimenter son projet ÉCO.  

Au cœur de la stratégie libérale pour l’économie verte, le projet ÉCO prévoit des besoins en électricité de 170 TW (milliards de kilowatts) pour transformer l’eau du Québec en hydrogène vert, soit l’équivalent de 21 centrales hydroélectriques de la Romaine, sur la Côte-Nord.  

Mais la cheffe libérale assure que son plan ne prévoit pas de nouveaux barrages et mise plutôt sur l’éolien, l'énergie solaire et l’économie d’énergie.  

Le Parti libéral du Québec (PLQ) estime qu’il sera possible d’aller chercher 16 TW en économies d’énergie, notamment grâce à une révision du code du bâtiment.  

«L’éolien va jouer une place énorme», a concédé Dominique Anglade lors d’une mêlée de presse en matinée où elle a été talonnée pour donner des précisions sur l’approvisionnement en énergie qui serait nécessaire pour mettre en place son plan ÉCO.  

«Ce ne sera pas un barrage, ce sera de l’éolien, puisqu’on a une grande force avec l’éolien. Ce sera certainement de l’éolien et après ça, on va ajouter du solaire», dit M^me Anglade.  

Son équipe concède que «des milliers» d’éoliennes devront être installées sur le territoire québécois, sans apporter plus de précisions. La technologie risque d’évoluer d’ici 2050, fait-on valoir, soit l’horizon du Plan ÉCO.  

«Moi, ce que je ne veux pas faire, c’est de dire: il va y avoir telle éolienne, à tel endroit, pendant la campagne électorale. Ce qu’on regarde, c’est le potentiel», dit M^me Anglade.  

Malgré le manque de précisions pour ses projets de champs d’éoliennes, la cheffe libérale reproche au premier ministre sortant de ne pas expliquer où il compte construire de nouveaux barrages. «François Legault, il nous dit qu’il veut faire un barrage. On ne sait toujours pas quelle rivière il va harnacher, comment il va faire?» dénonce-t-elle.  

20 000 éoliennes?

Dans un article publié par Radio-Canada, Jean-Thomas Bernard, professeur au Département de science économique de l'Université d'Ottawa, évalue à 20 000 le nombre d’éoliennes nécessaires pour produire les 60 000 mégawatts requis.  

Le parc éolien actuel du Québec en compte moins de 2000 qui sont réalisées, en cours de réalisation ou à l’étude, précise le même article.  

M^me Anglade fait valoir que le potentiel éolien de Québec est actuellement sous-utilisé, avec seulement «moins de 1% du gisement éolien» exploité.  

En effet, une étude du ministère des Ressources naturelles datant de 2005 évalue le potentiel éolien total du Québec à plus de 12 000 TW.  

Près de 11 000 de ceux-ci se trouvent dans le Nord-du-Québec. La Côte-Nord (1078 TW) et le Saguenay–Lac-Saint-Jean (118 TW) constituent les autres principaux gisements éoliens.