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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Projet d’identité numérique: Éric Caire plaide qu’il ignorait la présence d’un fraudeur

Des habilitations de sécurité auraient été mises en place depuis un an au ministère de la Cybersécurité et du Numérique

Photo d’archives, STEVENS LEBLANC
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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2025-05-07T15:31:13Z
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Éric Caire assure qu’il n’avait jamais entendu parler du fraudeur qui a permis de développer la preuve de concept de l’identité numérique québécoise, pourtant architecte «à l’expertise unique en technologie de pointe», de l’aveu de son ex-ministère.

«C’était la première fois que j’entendais son nom hier», a-t-il déclaré.

Entre 2019 et la fin juillet 2020, le Conseil du trésor a fait confiance à un fraudeur, aujourd’hui emprisonné aux États-Unis, pour développer son projet d’identité numérique.

Lorsqu’il a finalement été congédié, l’informaticien Yan Ouellet est parti avec ses secrets, minant le déploiement de l’application devant permettre aux Québécois de faire toutes leurs transactions avec l’État sur leur téléphone.

À l’époque, Éric Caire était le ministre délégué à la Transformation numérique au Conseil du trésor et responsable du projet d’identité numérique.

Yan Ouellet travaillait donc sous sa gouverne et celle de la patronne de l’informatique du gouvernement du Québec, Catherine Desgagnés-Belzil.

«Qu’est-ce que vous voulez que je vous explique? Yan Ouellet, ça ne me dit rien [...] C’est Catherine Desgagnés-Belzil qui était en charge du projet», a-t-il précisé.

À l’approche de l’été 2020, Catherine Desgagnés-Belzil a quitté la fonction publique. Elle est maintenant vice-présidente exécutive et leader, Performance d’affaires et technologies de l’information, chez Beneva.

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Habilitation de sécurité

Par ailleurs, hier, les partis d’opposition s’inquiétaient de l’absence de vérification de sécurité afin de travailler sur les projets sensibles du gouvernement.

Même le ministre de la Cybersécurité et du Numérique admet qu’il serait «préférable» d’avoir des habilitations de sécurité.

Or, selon nos informations, le ministère de la Cybersécurité et du Numérique (MCN) aurait mis en place depuis avril 2023 un processus d’habilitation sécuritaire. La politique a été adoptée le 5 avril 2024.

Il s’agit d’un processus permettant d’obtenir une assurance qu’une personne possède les qualités objectivement requises pour occuper une fonction sensible au ministère. Une entente a été signée avec la Sûreté du Québec.

Avant cette date, aucune vérification de ce genre n’existait. Pour le moment, environ 700 habilitations sécuritaires auraient été réalisées, dont la majorité concerne les accréditations, pour un coût total de près de 165 000$.

Cette habilitation est utilisée pour déterminer si une personne peut être jugée digne de confiance pour occuper une fonction sensible.

Au MCN, il existerait deux types d’habilitations de sécurité avec plusieurs niveaux: les investigations de sécurité et les accréditations qui confèrent des droits d’accès aux infrastructures, aux biens ou aux données du MCN.

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