Projet de loi C-21: des milliers de chasseurs pourraient tomber dans l'illégalité
TVA Nouvelles
Le projet de loi C-21 sur le contrôle des armes à feu a été déposé le printemps dernier à Ottawa.
• À lire aussi: Entrée en vigueur de l’interdiction temporaire d’importation d’armes de poing
• À lire aussi: Québec va créer une équipe permanente de lutte contre le trafic des armes à feu
Cependant, un amendement majeur déposé il y a quelques jours pourrait changer la définition des armes d’assaut en ajoutant des armes à la liste de celles déjà prohibées.
Parmi ces ajouts, plusieurs armes sont utilisées par des chasseurs qui pourraient risquer un dossier criminel s’ils gardent leurs armes.
La Coalition canadienne pour les droits des armes à feu du Canada a d’ailleurs qualifié cet amendement de «plus grande interdiction d’armes à feu de l’histoire du Canada.»
Martin Bourget, président du groupe Aventure Chasse Pêche, affirme que cet amendement «fait extrêmement peur».
Écoutez l'entrevue de Benoit Dutrizac avec Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois sur QUB radio :
Il rappelle que cette loi vise à protéger les Canadiens de la violence armée qui semble de plus en plus importante.
«On a réitéré à plusieurs reprises vouloir arrêter la criminalité par armes à feu», soutient-il.
Cependant, il estime que l’amendement proposé ne réglerait pas ce problème.
«C’est comme si on avait un problème de fourmis charpentières et qu’on faisait de l’épandage d’insecticide qui cible les abeilles», illustre M. Bourget.
Il affirme que les armes utilisées par les chasseurs et les tireurs sportifs ne se retrouvent que très peu dans les milieux criminalisés.
«Dans le discours qu’on porte au niveau de la sécurité publique, et on est tous pour la sécurité publique, on est beaucoup à se poser des questions sur l’amendement, qui inclurait des millions d’armes à feu qui n’ont rien à voir là-dedans», lance-t-il.
M. Bourget s’insurge particulièrement que certaines armes très couramment utilisées dans le monde de la chasse soient décrites comme des armes d’assaut, dont plusieurs armes semi-automatiques et «toutes leurs variantes».
De graves conséquences pour les chasseurs
Ainsi, si l’amendement est adopté, tous les chasseurs et tireurs sportifs possédant ces armes devront les remettre au gouvernement, sans quoi ils pourraient s’exposer à de lourdes peines de prison ou des amendes.
«Ce dont on parle aujourd’hui, ce sont les classiques armes avec une crosse en bois à un coup avec un verrou», illustre M. Bourget.
Il invite donc tous les chasseurs à vérifier si leurs armes font partie de cet amendement pour éviter d’être dans l’illégalité.
«Si l’amendement passe, ce sont des millions d’armes et de propriétaires qui tombent dans l’illégalité. Ça peut aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement », lance M. Bourget.