Programme de fidélisation Moi: Metro a redistribué l’équivalent de 65 millions $ à ses membres
Gabriel Côté
Metro a redistribué l’équivalent de 65 M$ aux membres de son programme de fidélisation Moi dans la dernière année, alors que le nombre d’adhérents a carrément explosé, passant de 1,2 million à 2,5 millions de personnes.
Cela signifie qu'en un an les membres du programme Moi ont économisé entre 26$ et 54$ en moyenne.
«On est satisfait des résultats que le programme a apportés», lance prosaïquement le vice-président et chef du marketing chez Metro, Alain Tadros, en entrevue.
«Le but d’un programme de loyauté, c’est de faire en sorte de garder nos clients les plus fidèles possibles à nos bannières, ce qui n’est pas nécessairement facile à une époque où le comportement des consommateurs change beaucoup.»
Les chiffres suggèrent qu’un an après son lancement, le programme Moi fonctionne très bien à cet égard.
Augmentation des ventes
Chaque semaine, la chaîne enregistre plusieurs millions de transactions dans ses différentes bannières (Metro, Jean Coutu, Super C, Brunet et Première Moisson). Et 79% de sa clientèle ont utilisé le programme Moi pour obtenir des points pouvant être ensuite échangés contre des produits et des rabais, selon un sondage Léger.
Au dernier trimestre seulement, le chiffre d'affaires de Metro Inc. a connu une augmentation de 2,2% par rapport à la même période l’an dernier. Et la hausse a été plus importante encore dans le secteur des pharmacies, à 5,9%.
«Il y a plusieurs facteurs qui expliquent que nos ventes augmentent [...], soutient M. Tadros, mais la fidélité des clients, ça se traduit évidemment par des ventes qui ne vont pas chez nos concurrents et qui restent chez nous.»
Connaître les clients
Le VP de Metro attribue en grande partie le succès du programme à la «complémentarité des réseaux d’alimentation et de pharmacie» de la chaîne. Mais c’est selon lui l’efficacité de l’«engin de personnalisation» qui en est l’ingrédient secret.
«Ça nous permet de faire des offres qui correspondent aux habitudes d’achat des clients, à leurs goûts du moment. On veut être sûr de ne pas offrir de steak à un végétarien, et on n’essaie pas de convertir un amateur de Coke en amateur de Pepsi», illustre-t-il. «Ça, c’est la base, c’est ce qui est fondamental.»
Dans l’esprit de bien des gens, ce genre de collecte de données est synonyme de risque pour la sécurité des renseignements personnels, mais M. Tadros veut se faire rassurant à cet égard.
«On ne vend pas les données et elles sont anonymisées sous la forme d’un chiffre alphanumérique. On ne sait pas ce que telle personne achète, et on ne compile pas ces renseignements. Ça ferait très Big Brother, et on n’est pas là du tout», martèle-t-il.