Professeur tué en France: l'établissement évacué après une alerte à la bombe
Agence France Presse
L'alerte à la bombe dans le collège-lycée de Dominique Bernard à Arras, l'enseignant assassiné vendredi dans un attentat jihadiste, a été levée lundi, a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais sur X (ex-Twitter).
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«La levée de doute est maintenant terminée. L'alerte à la bombe est levée. Les élèves et le personnel éducatif ont réintégré l'établissement», a-t-elle indiqué.
L'alerte faisait «suite à un message reçu» via Internet, avait précisé la préfecture du Pas-de-Calais.
Aux alentours de 10h30, plusieurs dizaines d'élèves, d'enseignants et de personnel ont quitté la cité scolaire Gambetta, où a été mise en place une cellule psychologique, pour se rendre dans un stationnement juste en face.
Signe de la fébrilité ambiante, le Louvre et le château de Versailles avaient été évacués samedi après des alertes.
Avant que l'alerte ne soit levée, Gaëlle, 39 ans, serrait contre elle son fils, scolarisé en 6e à Gambetta. Elle était venue avec lui déposer une rose, mais l'établissement était à nouveau bouclé, l'accès interdit par une rangée de policiers. «C'est fou, je suis née à Arras, je n'ai jamais vu ça en 39 ans. On est sidéré», dit-elle.

«Ça recommence, ça n'en finit plus, on est dans l'angoisse, dans la peur tout le temps», affirmait aussi Nathalie Morcel, gros bouquet de fleurs à la main, face à l'établissement bouclé.
Sa fille, en 4e, était présente vendredi. «Ça va être compliqué. Je ne pense pas la mettre à l'école de la semaine. Vivre des situations comme ça, ce n'est pas pour un enfant de 13 ans.»
Les établissements scolaires - écoles, collèges et lycées - ont été la cible de 168 alertes à la bombe depuis la rentrée début septembre, sur tout le territoire national, a dénoncé lundi le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal.
«Je veux être extrêmement clair et ferme sur ce sujet», a-t-il ajouté. «À chaque menace, à chaque alerte, il y a des signalements qui sont faits à la justice, il y a des enquêtes (...) et nous avons identifié un certain nombre des auteurs».
Dominique Bernard, professeur de français au collège, âgé de 57 ans, a été poignardé à mort vendredi par un ancien élève radicalisé de 20 ans. Trois personnes ont également été blessées dans cet attentat.

De nombreux élèves, certains accompagnés de leurs parents, s'étaient réunis lundi matin devant l'établissement, où aucun cours n'est dispensé lundi, pour rendre hommage à l'enseignant.
Certains, les mines graves et les yeux rougis, sont venus déposer des roses devant l'entrée, en présence de nombreuses forces de l'ordre, militaires et policiers.
«En se réunissant ici le plus rapidement possible, on montre que personne n'a peur et on leur montre que ça ne nous a pas réellement touchés, même si c'est super grave tout ça», affirme Enzo, en classe de première dans un lycée tout proche.
«J'ai assisté malheureusement à l'attaque», raconte Sophie Dumont, professeur d'histoire-géographie depuis 30 ans à Gambetta. «On est tous en état de choc au lycée, on ne vit même pas au jour le jour, mais heure par heure.»