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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Prof de cégep et guide au musée: «Mon deuxième emploi est une soupape de sécurité»

En plus d’enseigner au cégep, Thomas, 31 ans, travaille comme guide dans un musée afin d’être prêt à affronter les imprévus.
En plus d’enseigner au cégep, Thomas, 31 ans, travaille comme guide dans un musée afin d’être prêt à affronter les imprévus.
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Gabriel Côté

2025-09-01T04:00:00Z
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Faut-il vraiment s'étonner de constater que de nombreux ménages peinent à joindre les deux bouts? Des Québécois qui cumulent deux emplois pour garder la tête hors de l’eau racontent leur réalité.


Avoir un deuxième emploi est une «soupape de sécurité» pour un enseignant au collégial, qui travaille également comme guide dans un musée afin d’être prêt à parer les coups du destin.

«Je ne sais jamais trop d’avance si j’aurai de la tâche à l’automne, ni si je serai à temps plein», confie Thomas, qui nous a demandé de taire son nom complet pour éviter de froisser l’administration du cégep où il travaille. «C’est que je n’ai pas demandé la permission pour vous parler», dit-il.

Thomas enseigne au cégep depuis 2021. Lors de ses premières sessions, il n’avait pas assez d’ouvrage pour vivre convenablement. Avec tout juste un groupe, il pouvait gagner environ 600$ toutes les deux semaines. «On ne va pas loin avec ça», raconte-t-il.

Depuis, sa situation s’est améliorée, et fort heureusement pour lui il a assez régulièrement des sessions de travail à temps plein. Le souvenir de sa précarité a toutefois laissé chez lui une marque indélébile. Il a donc gardé l’habitude de travailler ailleurs, au moins l’été.

«C’est une soupape de sécurité, une bouée de sauvetage», illustre-t-il.

Ainsi Thomas a-t-il continué de faire quelques heures au musée où il travaille depuis 2010. «Comme ça, je garde mon lien d’emploi», explique l’homme de 31 ans.

Avec des semaines d’environ 20 à 28 heures de travail comme guide, il a gagné dans les derniers mois «entre 6000 et 7000 $» de plus. «Ce n’est pas le truc le plus extravagant, mais ça permet d’avoir un petit coussin en cas d’urgence», songe-t-il.

«Même si j’ai éventuellement su que je serais à temps plein cet automne, j’ai respecté mon engagement au musée, car on ne sait jamais», ajoute l’enseignant.

Pour avoir cette «soupape de sécurité», le jeune homme en est quitte pour quelques petits maux de tête pendant la saison des impôts.

«C’est un peu plus compliqué, il faut généralement que je fasse un petit versement au provincial et au fédéral, mais ce n’est pas la mort», conclut-il.

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