Produits laitiers: «Les Américains ont raison d’être fâchés»

La nouvelle cible de Donald Trump dans le cadre de la guerre commerciale contre le Canada n’est pas farfelue, soutient le spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.

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Sur les ondes de LCN, Sylvain Charlebois a expliqué les frustrations du président américain et de certains États face à la gestion de l’offre des produits laitiers, une politique «très protectionniste», affirme l’expert.

«Les Américains ont raison d’être un peu fâchés contre les Canadiens parce qu’il y a quelques années, on a signé une entente. On a ratifié l’entente de libre-échange avec les Américains et le Mexique. Enfin, en s’engageant [à] permettre plus de produits américains de pénétrer dans le marché [...]. Mais quand on regarde les chiffres, il n’y a pas grand-chose qui arrive aux États-Unis sans tarifs. On leur a donné le droit d’importer pour à peu près 3,5% de notre production chez nous», indique-t-il.

Ce dernier souligne que la possibilité de voir les États-Unis imposer des droits de douane de 250% sur les produits laitiers canadiens aurait peu de répercussions sur les producteurs d’ici, puisque le Canada en exporte peu en sol américain.

«Ce qui achale les États comme le Wisconsin, c’est qu’ils veulent vendre plus de produits au Canada. Mais des tarifs sur les produits canadiens qui vont aux États-Unis, ça ne change pas grand-chose», affirme Sylvain Charlebois.

Le spécialiste de l’industrie agroalimentaire observe d’ailleurs qu’il y a bien peu de produits laitiers américains sur nos tablettes, ce qui ne représente pas nécessairement une bonne nouvelle pour les consommateurs.

«Plus on élimine certaines options, plus on pousse les prix à la hausse. Donc, les produits canadiens peuvent être plus chers qu’ils devraient l’être. Donc, c’est pour ça que si on élimine la compétition, si on tasse de côté la compétition, c’est sûr que ça fait en sorte que notre panier d’épicerie coûte plus cher», souligne M. Charlebois.

Les États-Unis ne sont d’ailleurs pas les seuls à être frustrés de la gestion de l’offre des produits laitiers canadiens. La Nouvelle-Zélande conteste, elle aussi, cette façon de faire.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.