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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Productivité en panne: le vrai talon d’Achille économique du Québec

Photo fournie par CLARIOS
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Photo portrait de David Descôteaux

David Descôteaux

2025-05-22T21:05:12Z
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Alors que les États-Unis durcissent le ton sur le plan commercial, le Québec et le Canada se retrouvent mal armés pour répondre à ces menaces. C’est le constat d’une récente étude du Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal.

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Le problème: un déficit de productivité, année après année, qui freine la capacité du pays à ouvrir de nouveaux marchés, tant à l’international qu’au sein même du pays. Et deux des coupables de cette situation sont le manque de concurrence et la réglementation.

«Il n’y a pas assez de concurrence, par exemple dans les secteurs de la finance, des télécoms ou du transport aérien. Donc, on n’est pas tellement stimulé à innover et investir. Et comme notre productivité est faible, on n’est pas incité à développer de nouveaux marchés où il y aurait plus de risques», dit le professeur Robert Gagné, du CPP, en entrevue au Journal.

Barrières interprovinciales

Depuis des années, les signaux d’alerte sont clairs. Pourtant, aucune réforme de fond n’a été engagée pour corriger le tir. Ce qui fait qu’aujourd’hui, face au protectionnisme américain, le Québec manque de leviers pour se défendre, disent les auteurs.

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L’idée populaire selon laquelle il suffirait d’éliminer les barrières au commerce interprovincial ne tient pas la route, selon eux. Certes, le premier ministre du Québec s’est engagé dans cette voie, mais cela ne suffira pas.

Les chercheurs démystifient certaines affirmations, comme celle estimant que les barrières interprovinciales équivalent à un tarif douanier de 25%.

Même si on les supprimait toutes, il serait illusoire d’espérer une hausse de 6,9% du niveau de vie, disent-ils. Le problème est plus profond. Ce ne sont pas tant les règles ou les normes qui bloquent les échanges entre provinces, mais bien la faible productivité des entreprises et la grande dispersion géographique des marchés.

La racine du mal

En clair, les PME québécoises peinent à franchir les frontières régionales faute de moyens et d’efficacité.

Pour améliorer la résilience économique, il faut donc s’attaquer à la racine du mal: investir massivement dans la productivité, stimuler l’investissement privé et renforcer les liens commerciaux d’est en ouest. Le projet de TGV entre Québec et Toronto va dans la bonne direction, donnent les auteurs en exemple, mais les promesses doivent maintenant se concrétiser.

«Surtout, pour rendre l’économie canadienne plus productive, il faut changer les réglementations pour augmenter la concurrence», conclut Robert Gagné.

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