Production de faux passeports vaccinaux: un agent administratif d’un CIUSSS de Montréal accusé de fraude


Michael Nguyen
Un agent administratif d’un CIUSSS de Montréal qui aurait fabriqué de fausses preuves de vaccination pendant la pandémie vient d’être accusé de fraude, même si le passeport vaccinal est tombé en désuétude depuis plus d’un an.
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«Entre novembre et décembre 2021, Obed de Louis Elisée a fait de faux documents, soit des profils vaccinaux, en faisant croire que ces documents étaient authentiques», peut-on lire dans la dénonciation récemment rendue publique au palais de justice de Montréal.
Elisée, 26 ans, était agent administratif pour le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal lorsqu’il aurait commis ses crimes. C’est grâce à ses fonctions qu’il aurait pu falsifier des profils d’usagers, en indiquant qu’ils s’étaient fait vacciner contre la COVID-19 alors que ce n’était pas le cas.
Loin d’être le seul
«Les faux profils vaccinaux donnent accès au passeport vaccinal émis par le gouvernement du Québec», avait affirmé par communiqué l’Unité permanente anticorruption (UPAC) dans un dossier similaire concernant une infirmière auxiliaire de Salaberry-de-Valleyfield.
Selon l’UPAC, Mélissa Cuillerier avait pour sa part utilisé son travail dans une pharmacie de Pincourt afin elle aussi de créer de faux profils vaccinaux. La femme de 40 ans avait comparu le mois dernier, au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield, et son procès pourrait se tenir à l’automne.
Dans le cas d’Elisée, il devra comparaître le mois prochain à Montréal. Il est accusé d’abus de confiance, de fabrication de faux, ainsi que d’avoir frauduleusement utilisé un ordinateur. Il a depuis été relevé de ses fonctions.
Plus tôt cette année, c’était une ancienne employée du même CIUSSS qu’Elisée qui se faisait arrêter pour fraude et fabrication de faux. Deborah, 32 ans, reviendra à la cour le mois prochain pour la suite des procédures.
Toujours du côté de Montréal, Kayla Pellegrino, une infirmière de Pointe-Claire, reviendra à la cour ce vendredi, sous des accusations similaires.

Traqués et condamnés
Ces cas récents démontrent ainsi que les autorités continuent de traquer tous ceux qui auraient profité de la pandémie pour falsifier des preuves vaccinales, même si le gouvernement du Québec a mis fin au passeport vaccinal en mai 2022.
Des dizaines d’enquêtes sont en cours et puisqu’il s’agit d’actes criminels, il n’y a pas de prescription, si bien que les fraudeurs peuvent se faire accuser à tout moment, même si cela prend des mois ou des années.
Et en cas de condamnation, les conséquences peuvent être fâcheuses, comme a pu le constater une ancienne employée du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Carolane Fournier, 28 ans, avait plaidé coupable pour huit doses frauduleusement inscrites au registre, ce qui lui avait valu 200 heures de travaux communautaires, une probation de deux ans, ainsi que 1000$ d’amende.
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