Un promoteur immobilier accusé de tentative de meurtre: il soutient que tous les juges de la Cour du Québec sont inhabiles à entendre son procès
Yves Poirier
Jean-François Malo, un promoteur immobilier de Joliette qui multiplie les requêtes pour faire annuler son procès pour tentative de meurtre, a fait de nouvelles demandes, mercredi, au palais de justice de Longueuil.
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L’homme craint notamment de ne pas pouvoir subir un procès juste et équitable parce que sa victime, l’avocat Nicholas Daudelin, a été nommée juge à la Cour du Québec.
Le promoteur immobilier a donc déposé une requête pour faire déclarer tous les juges de la Cour du Québec inhabiles à entendre son procès pour cause de manque d’impartialité.
Sa requête n’a toutefois pas été retenue.
Il a également demandé que son procès se tienne finalement devant juré parce qu’il doute de l’impartialité des juges de la Cour du Québec.
Lundi, il doit soumettre une demande pour que son procès criminel ait lieu devant la Cour supérieure du Québec.
Jean-François Malo a présenté une vingtaine de requêtes, au cours des derniers mois, dans le but de faire annuler son procès.
Il a notamment présenté une requête de type Jordan, accusant la poursuite d’être responsable de tous les longs délais liés à son dossier, mais il a échoué.
Malo est accusé d’avoir envoyé deux hommes «assassiner» l’avocat Nicholas Daudelin à sa résidence de Mont-Saint-Hilaire en mars 2020.
Le promoteur immobilier était alors en plein litige avec le Mouvement Desjardins, que représentait l’avocat civiliste.
La victime a finalement été blessée à une jambe après avoir été atteinte par balle.
Au printemps dernier, le procès de Malo allait bon train, mais dans un revirement de situation inattendu, le juge Christian Jarry s’était récusé, le 4 avril.
Cela a mené à l’avortement du procès.
Dans une brève lettre lue à la cour, le magistrat a expliqué qu’il se récusait en raison d’une apparence de partialité, sans toutefois entrer dans les détails.
Le contenu d’un document contenant les explications de ce retrait aux grandes conséquences reste pour l’instant sous scellé.
Les deux coaccusés dans ce dossier, Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye et Daouda Dieng, ont pour leur part été reconnus coupables et ont même déjà reçu leurs sentences. Ils ont été condamnés à 9 et 10 ans de prison pour avoir déchargé une arme à feu.
Hostile envers un journaliste
Jean-François Malo s’est d’ailleurs montré hostile, à son arrivée mercredi matin, lorsque TVA Nouvelles l’a questionné sur son rôle dans ce dossier.
«Je ne te parlerai plus. Quand je vais te parler la prochaine fois, je vais te donner une belle entrevue quand tu vas parler de l’enveloppe qui est scellée et qu’ils ne veulent pas ouvrir, je vais te reparler à ce moment-là», a-t-il lancé.
Après avoir franchi la porte pour se rendre à sa salle d’audience, alors qu’il était toujours questionné par TVA Nouvelles, il est ressorti pour répliquer.
«Je donnerai une entrevue quand tu feras une vraie affaire honnête. Tant que tu ne le feras pas, je ne te parlerai pas», a-t-il déclaré.