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Procès du «Dieselgate»: l’ancien PDG de Volkswagen rejette les accusations

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2024-09-03T15:23:51Z
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L’ancien patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, jugé depuis mardi dans le scandale sans équivalent du «Dieselgate», rejette les accusations contre lui, a déclaré son avocat qui espère démontrer qu’il n’a pas dissimulé ce scandale industriel.

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M. Winterkorn «rejette les allégations portées contre lui», a déclaré son avocat Felix Dörr au premier jour du procès ouvert neuf ans après la révélation de ce scandale de moteurs truqués au retentissement mondial, qui a ébranlé le secteur automobile.

L’accusé va faire une déclaration mercredi concernant les charges qui lui valent de comparaître, selon son avocat.

Âgé aujourd’hui de 77 ans, M. Winterkorn est notamment accusé de «fraude en bande organisée». En septembre 2015, Volkswagen a admis avoir truqué en tout 11 millions de voitures pour qu’elles affichent des niveaux de pollution en émissions d’oxydes d’azote bien inférieurs à la réalité.

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L’ancien patron du premier constructeur automobile européen encourt devant le tribunal de Brunswick, dans le nord du pays, non loin du siège historique du constructeur à Wolfsbourg, jusqu’à 10 ans de prison.

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Son procès, initialement prévu pour l’automne 2021 avec quatre autres anciens dirigeants, avait été reporté et dissocié en raison de l’état de santé fragile de M. Winterkorn après plusieurs interventions chirurgicales.

L’ancien patron s’est montré discret à son arrivée au tribunal, déclarant aux journalistes qu’il se portait «plutôt bien» et que son amour pour «les belles voitures» avait guidé sa carrière à la tête du géant de l’automobile.

Déclinant mardi son état civil devant les juges, vêtu d’un costume sombre, M. Winterkorn a parlé lentement, prenant appui sur le dossier d’un siège.

La question se pose de sa capacité à supporter le rythme d’un long procès avec des audiences prévues jusqu’à mi-2025. Son avocat a dit espérer que l’affaire pourrait être jugée plus rapidement que prévu.

Moteurs truqués 

M. Winterkorn, ingénieur très attentif aux détails de chaque voiture, y compris celles de la concurrence, a dirigé Volkswagen de 2007 à 2015, puis a démissionné après l’éclatement du scandale.

Sous sa direction, le groupe et ses marques VW, Audi, Skoda et Bentley, entre autres, sont passés de 330 000 à plus de 600 000 employés, et les ventes ont grimpé de 6,2 à 10 millions de véhicules dans le monde.

Son procès s’ouvre au moment où l’empire Volkswagen, qui avait redressé la barre après le «Dieselgate», envisage un plan d’économies sans précédent dans l’histoire de l’entreprise, avec la fermeture d’usines en Allemagne et des licenciements secs, pour faire face à une situation extrêmement tendue.

M. Winterkorn se voit reprocher d’avoir permis jadis la vente de véhicules équipés de logiciels truqueurs, malgré sa connaissance de leur existence.

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La fraude présumée s’étend de 2006 à 2015 et a concerné neuf millions de véhicules, avec des dommages estimés à plusieurs centaines de millions d’euros.

L’accusation affirme que M. Winterkorn avait connaissance «au plus tard en mai 2014» de la fraude.

De plus, il aurait sciemment autorisé la diffusion de publicités vantant les voitures comme écologiques, dans le but de générer des bénéfices importants.

Il est également accusé d’avoir délibérément omis d’informer en temps voulu le marché de capitaux des risques financiers liés à cette fraude.

Le point central du procès sera donc de déterminer quand exactement M. Winterkorn a pris connaissance de la fraude massive et comment il a géré ces informations.

Facture de 30 milliards 

Parmi les témoins attendus figurent Hans Dieter Pötsch, ancien directeur financier de Volkswagen, et Herbert Diess, arrivé en juillet 2015 pour diriger la marque VW.

Ces deux dirigeants ont évité un procès pénal en 2020 grâce à un accord financier de 9 millions d’euros avec la justice.

Le groupe Volkswagen, quant à lui, «n’est pas impliqué dans le procès», a indiqué un porte-parole du groupe à l’AFP.

Depuis 2015, le groupe de Wolfsbourg a dû débourser environ 30 milliards d’euros en remboursements, dédommagements et frais judiciaires, principalement aux États-Unis où le groupe a plaidé coupable de fraude et d’obstruction à la justice.

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