Procès des ex-joueurs d’Équipe Canada junior: des textos «critiques» inadmissibles en preuve


Erika Aubin
D’accablants messages textes envoyés par un joueur des Golden Knights de Vegas qui était dans la chambre d’hôtel où cinq ex-joueurs d’Équipe Canada junior 2018 auraient violé une femme ne sont finalement pas admissibles en preuve.
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Les textos en question portent sur une gifle que Dillon Dubé, capitaine de l’équipe canadienne lors du championnat mondial junior en 2018, aurait infligée à la plaignante dans la chambre d’hôtel de London ce soir-là.
Rappelons que Carter Hart, Michael McLeod, Dillon Dubé, Alex Formenton et Cal Foote subissent présentement leur procès pour avoir agressé sexuellement une femme alors âgée de 20 ans au terme d’une soirée arrosée.

Quelques jours plus tard, Brett Howden a écrit à son ancien coéquipier Taylor Raddysh, qui joue maintenant pour les Capitals de Washington: « Mon gars, je suis tellement content d’être parti quand tout ça s’est passé.» Les deux ont été présents dans la chambre d’hôtel un certain temps lors des événements.
Puis Howden en a rajouté: «Mon gars, quand je partais, Duber [Dubé] frappait le cul de la fille si fort. On dirait que ça faisait très mal.»
Pas des textos fiables
Lors de son témoignage, la semaine dernière, le joueur des Golden Knights a toutefois affirmé ne pas se souvenir de ces textos.
La juge Maria Carroccia a ainsi tranché lundi matin: ces messages ne sont pas admissibles en preuve, notamment parce qu’ils constituent des ouï-dire et que leur fiabilité ne peut être garantie.
Pour la Couronne, ils fournissaient une «corroboration très critique» du témoignage de la plaignante, qui a raconté avoir été giflé sur les fesses. «Cela défie toute coïncidence» que Howden ait menti ou se soit trompé, a fait valoir Me Meaghan Cunningham.
Rappelons que Brett Howden a eu d’importants trous de mémoire et s’est contredit à plusieurs reprises lors de son témoignage au palais de justice de London. Au point où la Couronne a voulu le faire déclarer témoin hostile afin de pouvoir le contre-interroger.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
La jeune femme pleurait
La poursuite a finalement abandonné sa requête après s’être entendue avec la défense pour faire admettre en preuve certains extraits de ses déclarations antérieures aux autorités, ont rapporté plusieurs médias nationaux.
Dans un extrait présenté au tribunal, il explique à une enquêtrice de Hockey Canada avoir entendu la plaignante pleurer.
«Je l’ai entendue en train de pleurer et je ne savais pas ce qui se passait. Donc, je suis juste allé dans ma chambre parce que je ne voulais pas être mêlé à quoi que ce soit», a-t-il avoué quelques semaines après les événements.
En contre-interrogatoire, Howden a précisé qu’il pensait que si la plaignante pleurait, c’est parce qu’elle était gênée que personne n'accepte son offre de sexe oral.
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