Procès des cinq anciens membres d’Équipe Canada junior: des vidéos du cellulaire d’un joueur actif reçues par la police


Jessica Lapinski
La police de London a obtenu, durant son enquête, des vidéos provenant du téléphone de deux joueurs qui faisaient partie d’Équipe Canada junior en 2018, dont certaines auraient été prises dans la chambre d’hôtel lors des agressions sexuelles présumées, a fait savoir la Couronne, lundi, lors de sa déclaration d’ouverture au procès des cinq anciens membres de l’équipe.
La procureure adjointe Heather Donkers, citée notamment par la CBC, a déclaré aux 14 membres du jury que les policiers avaient reçu cinq vidéos provenant du cellulaire de Drake Batherson, un attaquant des Sénateurs d’Ottawa présentement en séries éliminatoires dans la LNH, et deux provenant de celui de Michael McLeod.
• À lire aussi: «Jusqu’à 10 hommes dans la chambre»: la Couronne présente sa version au procès des cinq anciens joueurs d’Équipe Canada junior
• À lire aussi: Avortement de procès pour les cinq anciens joueurs d’ÉCJ accusés d’agression sexuelle
Le procès a repris lundi, trois jours après qu’il eut été annulé pour des raisons qui n’ont pas été divulguées par la juge Maria Carroccia et qu’un nouveau jury eut été formé.
Me Donkers a donc réitéré les propos qu’elle avait tenus mercredi dernier, lorsqu’elle avait dévoilé aux jurés initialement sélectionnés une partie de la preuve récoltée par la Couronne.
McLeod ainsi que Carter Hart, Cal Foote, Alex Formenton et Dillon Dubé sont tous accusés d’agression sexuelle en lien avec un événement qui serait survenu dans la nuit du 18 au 19 juin 2018 dans un hôtel de London.
McLeod fait aussi face à un chef d’accusation supplémentaire de participation à l’infraction d’agression sexuelle. Tous ont plaidé non coupables.
En 2019 et en 2022
Les images tirées du cellulaire de McLeod, qui a porté les couleurs des Devils du New Jersey, dans la LNH, ont été filmées à 3h25 et à 4h26 dans la nuit du 19 juin. Elles ont été déposées à la police de London en 2019.
Les vidéos qui proviennent du téléphone de Batherson ont été reçues par les enquêteurs en 2022. Le contenu n’a pas été dévoilé au jury.
Les policiers ont aussi analysé les images tirées de trois messages envoyés sur l’application Snapchat à partir du cellulaire de McLeod cette nuit-là, dont l’authenticité a été prouvée.
La notion de consentement
Dans sa déclaration d’ouverture, la procureure a réitéré que ce procès tournera autour de la notion du consentement. La plaignante, dont l’identité est protégée par la cour, est désignée par les initiales «E.M.» Elle était âgée de 20 ans au moment des faits allégués.
«Cette affaire porte à savoir si [la plaignante] a volontairement accepté de se livrer à chaque acte sexuel qui a eu lieu, au moment où il a eu lieu», a déclaré Me Donkers, citée par les médias sur place.
Des vidéos du bar
Après la déclaration de la Couronne, la détective Tiffany Waque, de la police de London, est venue témoigner. Elle a présenté différentes photos et vidéos captées au bar Jack’s, où se trouvaient la présumée victime et des membres de l’équipe canadienne en soirée, dont certaines proviennent de caméras de surveillance.
On y voit – sans son – l’arrivée d’E.M. au bar, vers 23h, ont rapporté différents médias. On l’aperçoit aussi danser et se commander des consommations alcoolisées.
L’arrivée de certains membres de l’équipe a aussi été captée.
Le procès a été interrompu en début d’après-midi afin de permettre aux membres du jury d’aller voter aux élections fédérales. Il reprendra mardi, vers 10h. Il est prévu pour huit semaines. Si les accusés sont reconnus coupables, ils font face à une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison.