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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Procès de Trump: fin des débats sans témoignage de l’ancien président

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AFP

2024-05-21T14:41:19Z
2024-05-21T15:16:56Z
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L’ancien président des États-Unis Donald Trump ne témoignera pas à son procès historique pour paiements dissimulés à une actrice de films X, où l’examen de l’affaire s’est achevé mardi sans qu’il livre sa version des faits aux jurés.

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Après plus de quatre semaines de débats, le deuxième et dernier témoin de la défense a terminé son audition, ouvrant la voie aux toutes dernières phases de ce procès aux enjeux considérables pour le candidat des républicains à l’élection présidentielle du 5 novembre.

La prochaine audience, purement procédurale, aura lieu jeudi.

«Mardi [prochain], vous entendrez les plaidoiries» de la défense et de l’accusation, «et j’espère que vous commencerez à délibérer» le jour suivant, a indiqué le juge Juan Merchan aux jurés.

Le juge confiera alors aux jurés la lourde tâche de décider si Donald Trump s’est rendu coupable, au-delà de tout doute raisonnable, de 34 falsifications comptables liées au paiement de 130 000$ à la vedette de films X Stormy Daniels pour s’éviter un possible scandale sexuel à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016.

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Photo AFP
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Ce paiement était destiné à acheter son silence sur une relation sexuelle que l’actrice, de son vrai nom Stephanie Clifford, affirme avoir eue avec Donald Trump en 2006, alors qu’il était déjà marié avec son épouse, Melania. Donald Trump nie cette relation.

Durant plus de quatre semaines, le jury a vu défiler les principaux acteurs de l'affaire.

À l’unanimité

Pour le déclarer coupable, l’unanimité des jurés sera requise.

«Tout le monde dit qu’il n’y a pas de délit [...] Tous les experts disent qu’il n’y a pas de délit et que je n’ai rien fait de mal», a lancé, à son arrivée au tribunal mardi, l’ancien président des États-Unis, le premier de l’histoire à comparaître dans un procès pénal.

Donald Trump avait assuré, avant le procès, qu'il témoignerait dans le prétoire. Mais ses avocats n'ont cité que deux autres témoins, signifiant qu'il renonçait. C'est ce que prédisaient de nombreux observateurs, soulignant qu'il s'exposait au risque d'un contre-interrogatoire sans pitié des procureurs.

Une condamnation aurait l'effet d'un séisme politique pour le candidat des républicains, 77 ans, quoiqu'il pourrait quand même se présenter le 5 novembre.

La défense a tout fait pour décrédibiliser les principaux témoins, à commencer par Michael Cohen, accusateur numéro un dont l'impression laissée aux jurés sera cruciale.

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Durant un contre-interrogatoire qui s'est étalé sur trois jours, les avocats de Donald Trump n'ont rien épargné à celui qui s'est décrit lui-même comme l'homme des mauvais coups de l'ancien président, capable de «mentir» et d'«intimider» pour son compte, mais dont les versions ont varié et qui a déjà été condamné pour mensonge sous serment devant le Congrès américain.

Ce travail s'est poursuivi mardi avec le second et dernier témoin de la défense, l'avocat Robert Costello, qui a remis en cause la version de Michael Cohen.

Si le septuagénaire était condamné, il pourrait quand même se présenter à la présidentielle.

Photo AFP
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Mais ce témoin a surtout marqué l’audience lundi en faisant sortir de ses gonds le juge Juan Merchan, d’habitude imperturbable. S’exprimant de manière familière et théâtrale, ne masquant pas son exaspération face aux interventions du magistrat, Robert Costello a été sévèrement réprimandé et rappelé à l’ordre.

Voyant qu’il continuait à le fixer droit dans les yeux, le juge a même fait évacuer la salle quelques minutes, pour s’expliquer avec le témoin.

Risqué

L’accusation a fait citer 19 témoins et fait verser des centaines de documents à la procédure, dont des échanges de SMS, des courriels entre les protagonistes ainsi que les factures et les chèques au centre des accusations.

La défense a cité deux témoins. Donald Trump avait assuré avant le procès qu’il témoignerait. Il y a finalement renoncé, ce que prévoyaient de nombreux observateurs, pour qui il se serait exposé à un contre-interrogatoire sans pitié des procureurs.

Le procès a alterné entre des phases arides et techniques et des témoignages intenses, comme ceux de Stormy Daniels et de Michael Cohen.

L’actrice a livré son vécu sur sa rencontre avec Donald Trump et sa relation sexuelle avec lui en 2006, un acte consenti selon elle, mais où le «rapport de force» avec l’homme d’affaires était «déséquilibré».

Quant à Michael Cohen, il a directement incriminé son ancien patron, affirmant qu’il avait approuvé le paiement de 130 000 dollars à Stormy Daniels.

L’ancien avocat avait lui-même pris en charge le paiement à quelques jours du vote en 2016 et il a assuré que Donald Trump avait validé son remboursement en 2017.

Des dépenses maquillées, selon l’accusation, en «frais juridiques» dans les comptes de son groupe d’entreprises Trump Organization, d’où les poursuites pour falsifications comptables.

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