Procès de l’ex-skieur acrobatique Dominique Laroche: «Il me disait qu’il avait une sexualité différente un peu»

Dominique Lelièvre
La victime alléguée de Dominique Laroche a raconté avec émotion lundi comment l’ancien skieur acrobatique qu’elle idolâtrait aurait gagné sa confiance afin de l’agresser sexuellement durant une période qui couvre plus d'une décennie, à partir de l’âge de 13 ans.
Le procès de Laroche, 64 ans, s’est finalement ouvert lundi au palais de justice de Québec plus de trois ans après son arrestation qui avait causé une onde de choc dans le monde du ski.

Dans un exercice visiblement difficile, la victime présumée s’est avancée à la barre des témoins. Elle raconte que pendant des années, elle avait l’habitude de passer plusieurs fins de semaine au domicile de Laroche et de sa conjointe, qui avaient accepté de l’héberger à un moment plus trouble de son adolescence.
L’ex-sportif, qu’elle idolâtrait en raison de son «aura de grand champion», aurait commencé à se rapprocher d’elle en la complimentant puis en la touchant discrètement sous son soutien-gorge ou ses pantalons. Il lui disait qu’elle était «la plus belle» et elle se sentait valorisée.
«Je voulais lui plaire»
Elle écoutait des films avec lui dans un salon et il en profitait, selon elle, pour se masturber. Un soir, cette séance aurait donné lieu à un premier rapport sexuel.
«Je me souviens que ça n’a pas duré longtemps. Il s’est relevé et il est allé se recoucher», a relaté la jeune femme.
Cette «relation secrète» aurait continué les années suivantes.
«Mes premiers échanges avec un garçon, un homme, c’était avec lui. Il me disait qu’il avait une sexualité différente un peu, que la plupart de ses conquêtes [ne] faisaient pas ce que lui aimait et que moi j’avais du guts, puis que j’allais pouvoir faire ça», témoigne la plaignante.
«Je voulais lui plaire, je voulais qu’il m’aime», continue-t-elle, étouffant un sanglot.
«On n’a jamais utilisé de protection», a précisé la plaignante qui a commencé à «prendre la pilule» après quelque temps.
Armoire fermée
Selon elle, les rapports sexuels allégués avaient lieu principalement au domicile de l’accusé, dans la chambre où elle logeait ou encore dans le bureau de l’accusé.
Dans ce dernier se trouvaient un matelas et une armoire fermée avec des attache-câbles où il rangeait ses objets sexuels comme des vibrateurs et des godemichets, a-t-elle décrit.
Affichant un air détendu tout au long du témoignage, Dominique Laroche est resté de marbre quand des photographies de cette armoire et de son contenu ont été présentées par la poursuite.
Elles montraient entre autres une machine que, selon le récit de la plaignante, «lui-même [l’accusé] avait construite avec un moteur qui permettait la pénétration avec différentes vitesses».
La plaignante a aussi évoqué l’utilisation d’une substance appelée «rush», qui «sent comme l’essence à Ski-doo» et «fait un peu perdre la carte une trentaine de secondes».
Laroche est accusé d’avoir agressé sexuellement la jeune femme alors qu’elle avait entre 13 et 25 ans. Il fait aussi face à des accusations de contacts sexuels, d’incitation à des contacts sexuels et d’exploitation sexuelle.
La plaignante a expliqué qu’après ses 18 ans, sa relation avec Laroche était plus sporadique. Puis, à l’âge de 26 ans, se sentant isolée et habitée par le sentiment «que c’était de [s]a faute», elle a décidé d’en parler à sa famille et de faire une déclaration aux policiers.
Le procès, prévu pour deux semaines, se poursuivra mardi avec le contre-interrogatoire de la présumée victime.
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