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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Procès de l’ex-anesthésiste accusé de 30 empoisonnements: «Je ne suis pas un empoisonneur», clame-t-il

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2025-12-15T16:13:21Z
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«Non, je ne suis pas un empoisonneur», a une dernière fois clamé Frédéric Péchier, l'anesthésiste de Besançon (nord-est de la France) qui risque la réclusion à perpétuité, avant que la cour d'assises ne se retire pour délibérer, après trois mois et demi de procès éprouvant.

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«Ça fait huit ans que je me bats contre le fait qu'on me présente comme un empoisonneur», mais «non, je ne suis pas un empoisonneur, et le serment que j'ai passé en 1999, je l'ai toujours respecté et c'est le serment d'Hippocrate», a déclaré le médecin de 53 ans poursuivi pour l'empoisonnement de 30 patients - dont 12 sont morts.

Après 15 semaines d'audience, le verdict est attendu d'ici à vendredi.

«Nous nous retirons pour délibérer, dans un lieu tenu secret, nous n'en sortirons qu'après avoir pris notre décision» a déclaré la présidente, Delphine Thibierge. Quant à M. Péchier, qui a comparu libre depuis le 8 septembre, il devra «rester à la disposition de la justice» et ne pourra pas quitter le logement qu'il occupe à Besançon, a précisé la magistrate, demandant aux forces de l'ordre de s'en assurer.

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Une peine de réclusion criminelle à perpétuité a été requise contre le médecin qualifié par l'accusation de «tueur en série» aux crimes «hautement pervers».

Son avocat, Randall Schwerdorffer, a tenté d'instiller le doute dans l'esprit des jurés. «Je vous demande d'acquitter purement et simplement Frédéric Péchier», a-t-il dit à l'issue d'environ cinq heures de plaidoirie.

Pour condamner le médecin, «il faut des preuves», a martelé l'avocat. Or, dans ce dossier, l'accusation «est venue soutenir qu'il y a des éléments de preuves accablants, alors que c'est le néant de la preuve».

La semaine dernière, au terme d'un réquisitoire fleuve de plus de dix heures d'une rare intensité, les deux avocates générales Thérèse Brunisso et Christine de Curraize ont requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

Ce soignant est «l'un des plus grands criminels de l'histoire» et «a utilisé la médecine pour tuer», ont-elles asséné. Selon elles, il introduisait, sans se faire remarquer, du potassium, des anesthésiques locaux, de l'adrénaline ou encore de l'héparine dans des poches de perfusion. Ces poches empoisonnées étaient ensuite perfusées aux patients, ce qui déclenchait des arrêts cardiaques ou des hémorragies incompréhensibles pour les soignants.

Selon le ministère public, Frédéric Péchier cherchait ainsi à nuire à des médecins avec qui il était en conflit et «nourrir sa soif de puissance».

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